Enquête auprès des apprentis de commerce : Heures supplémentaires et numérisation en point de mire

L'enquête 2022 sur les apprentis de la Société des employés de commerce a montré qu'une grande partie des personnes interrogées (72%) sont optimistes quant aux changements numériques, même si elles constatent en même temps que l'automatisation et la numérisation vont modifier fondamentalement de nombreux domaines du travail quotidien. La pratique des heures supplémentaires pendant l'apprentissage est délicate : ainsi, près de 20% de tous les apprentis ont dû effectuer involontairement des heures supplémentaires plusieurs fois par mois.

Pas de peur de la numérisation, mais beaucoup d'heures supplémentaires : C'est ce que disent les apprentis de commerce dans un sondage récent. (Image : Unsplash.com)

Avec plus de 12 000 diplômés par an, l'apprentissage de commerce est la formation initiale la plus appréciée en Suisse. Afin d'observer la situation pendant et après l'apprentissage ainsi que les projets d'avenir des jeunes professionnels, la Société des employés de commerce mène chaque année depuis 2006 une enquête auprès des apprentis de commerce en Suisse. Environ 4000 personnes, soit près d'un tiers de tous les apprentis de commerce de Suisse, ont participé à la première vague de l'enquête de cette année, en juillet 2022, et environ 1600 personnes à la deuxième vague, en novembre 2022. En vue de la réforme de la formation professionnelle qui débutera en été 2023, la Société des employés de commerce, en coopération avec l'Institut des sciences politiques de l'Université de Zurich, a mis l'accent sur la numérisation.

Situation stable de l'emploi et nombreux plans de formation continue

La majorité des diplômés (65.9%) sont actifs au moment de la deuxième vague de l'enquête, en novembre 2022 (voir graphique 1). Certes, la proportion de personnes actives est légèrement inférieure à celle de l'année précédente, mais elle reste dans la moyenne des cinq dernières années. Environ 25.5% sont dans une situation d'inactivité après l'apprentissage, comme une formation continue, un séjour linguistique ou le service militaire. Seuls 5.5% sont à la recherche d'un emploi en novembre 2022.

Graphique 1 : Activité professionnelle quatre mois après la fin de l'apprentissage (en pourcentage). (Graphique : SEC Suisse)

Heures supplémentaires et compensation pendant l'apprentissage

L'enquête 2022 se concentre sur les heures supplémentaires pendant l'apprentissage : près des deux tiers des participants (63%) ont indiqué avoir dû effectuer des heures supplémentaires pendant la formation initiale. Dans 40% des cas, il s'agit d'heures supplémentaires volontaires dans le cadre de l'horaire variable et des heures de travail flexibles. De même, 40% ont effectué des heures supplémentaires involontaires pour exécuter des ordres de travail. "Ce qui est préoccupant, c'est la proportion de personnes qui ont dû effectuer des heures supplémentaires hebdomadaires de manière involontaire", souligne Kathrin Ziltener, responsable de la formation professionnelle à la Société suisse des employés de commerce. Cela représente environ 7% de tous les participants. En outre, 12% ont dû faire des heures supplémentaires involontaires plusieurs fois par mois. "C'est justement pendant l'apprentissage, où le travail et l'école représentent déjà une double charge, que des heures supplémentaires fréquentes et longues peuvent avoir des répercussions négatives sur la santé psychique des apprentis".

Une perception majoritairement positive de la numérisation

La numérisation modifie le monde du travail dans de nombreuses branches et a également des répercussions considérables sur le travail quotidien dans le domaine commercial. Ainsi, les activités routinières disparaissent de plus en plus, tandis que les activités analytiques, de coordination et interpersonnelles deviennent plus centrales. C'est pourquoi la Société suisse des employés de commerce, en collaboration avec l'Institut des sciences politiques de l'Université de Zurich, a étudié la manière dont les apprentis perçoivent la numérisation. La majorité des participants voit dans la numérisation plutôt une chance (72%) qu'un risque (21%) - 7% ne se sont pas prononcés sur cette question. Les jeunes diplômés justifient le plus souvent leur point de vue positif par le fait que le travail devient plus facile grâce à la numérisation. Le professeur Thomas Kurer, professeur assistant à l'Institut des sciences politiques de l'Université de Zurich, ajoute : "Les participants ont confirmé que leur formation les avait bien préparés au monde du travail". Néanmoins, Kurer fait remarquer que "la numérisation n'est toutefois pas considérée par tous uniquement comme une force positive. Environ un cinquième se fait du souci pour leur avenir professionnel". La principale raison en est, selon lui, la crainte que les ordinateurs ou les logiciels ne remplacent le travail humain.

Graphique 2 : Numérisation : perception des apprentis en fin de formation. (Graphique : SEC Suisse)

En même temps, les jeunes diplômés constatent avec réalisme que l'automatisation et la numérisation vont modifier fondamentalement de nombreux domaines du travail quotidien. Ainsi, les participants estiment qu'en théorie, 48% de leur travail pourrait être numérisé (voir graphique 2). Cela correspond à peu près à une étude empirique de l'OCDE, qui estime à 57% la part des activités automatisables dans le domaine commercial.

Les apprentis de commerce se sentent bien préparés

En résumé, la plupart des participants considèrent les changements induits par la numérisation comme une chance et ont une vision positive du changement numérique. "Dans ce contexte, la formation commerciale de base est considérée comme une base précieuse et une bonne préparation au marché du travail moderne", ajoute Ziltener. "En même temps, il y a une grande conscience de l'importance et de la nécessité d'une formation continue".

Source : SEC Suisse

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