Économie circulaire automobile : une réduction de 60% des émissions de CO2 est possible

Une étude sur l'économie circulaire automobile réalisée par le cabinet de conseil Bain & Company montre qu'une utilisation durable des matériaux permet de réduire de 60 % les émissions de CO2.

L'économie circulaire automobile pourrait permettre de réduire de 60% les émissions de CO2. (Image : Unsplash.com)
La mobilité est actuellement à l'origine d'environ 30 % des émissions de CO2 dans le monde. Une part considérable de ces émissions est imputable au trafic routier. Si l'on veut minimiser l'impact sur l'environnement tout au long du cycle de vie d'une voiture, il ne faut pas seulement des moteurs neutres en termes d'émissions, mais aussi des approches innovantes tout au long de la chaîne de création de valeur. Cela va de la conception durable de nouveaux modèles à une meilleure utilisation des véhicules existants, en passant par des cycles de matériaux fermés dans la production. Les constructeurs automobiles européens sont actuellement les leaders mondiaux en matière d'économie circulaire, avec un taux de 40 %, principalement en raison de réglementations européennes strictes. Dans son étude "Reuse, Remanufacturing, Recycling, and Robocabs : Circularity in the Automotive Industry", le cabinet de conseil international Bain & Company analyse les principaux leviers qui permettent de faire progresser l'économie circulaire automobile dans le monde. Il montre également comment les constructeurs automobiles et les fournisseurs peuvent se préparer à cette nouvelle ère.

Le recyclage quasi complet des voitures est possible d'ici 2040

Actuellement, le secteur de la mobilité représente environ 10 % de l'ensemble des matières premières et des fournitures utilisées dans le monde. Pour les constructeurs automobiles européens, la part des matériaux recyclés et réutilisés dans la production de véhicules neufs est de 23 %, mais selon la dernière étude de Bain, elle pourrait plus que doubler d'ici 2040 pour atteindre 59 %. Cela permettrait à lui seul de réduire de 60 pour cent les émissions de CO2 liées à l'utilisation des matériaux. Dans le même temps, il est possible d'augmenter le taux de recyclage d'une voiture de 80 % à 97 % - presque toutes les pièces d'un véhicule seraient alors réutilisées. "Pratiquement tous les constructeurs convertissent actuellement leur gamme de modèles aux propulsions alternatives", explique Björn Noack, partenaire de Bain et co-auteur de l'étude. "Mais ils n'atteindront réellement l'objectif ambitieux de la neutralité climatique que s'ils créent en même temps des cycles de matériaux fermés".

L'économie circulaire automobile offre également des avantages économiques

L'étude de Bain prend également en compte les étapes de création de valeur en aval. Selon cette étude, la part des pièces usagées dans les réparations en Europe pourrait atteindre 12 % d'ici 2040, contre 2 % seulement en 2020. Pour les batteries en particulier, le recyclage et la réutilisation deviendront à l'avenir la norme afin de satisfaire aux exigences réglementaires strictes. Mais pour cela, un marketing professionnel est nécessaire. "Plus les constructeurs automobiles s'engagent dans le concept de recyclage et plus ils s'adressent au public, plus il sera facile pour les entreprises de service de convaincre leur clientèle d'utiliser des pièces de rechange d'occasion", constate Klaus Stricker, partenaire de Bain et responsable du groupe de pratique mondial Automobile et mobilité. Pour les constructeurs automobiles du monde entier, le passage à une économie circulaire présente plusieurs avantages. "Les circuits fermés ne réduisent pas seulement l'impact environnemental, mais augmentent également la résilience des chaînes d'approvisionnement et réduisent les coûts des matériaux à plus long terme", explique Stricker. "Cela se traduit par des marges plus élevées, et de nouvelles opportunités de revenus s'offrent en outre".

Le mode de déplacement change radicalement

En outre, un changement de comportement d'utilisation jouera un rôle important sur le chemin vers la neutralité climatique. Selon l'étude de Bain, l'utilisation de robotaxis sera probablement de plus en plus rentable dans les années 2030. Par conséquent, la part des véhicules privés dans le nombre de kilomètres parcourus dans le monde passera de 67 % aujourd'hui à environ 50 % en 2030. En 2050, elle ne devrait même plus être que de 40 %. Le taux d'utilisation global de tous les véhicules augmenterait ainsi considérablement, tandis que le besoin en nouveaux véhicules diminuerait. "La mobilité reste une partie essentielle de notre vie", assure Noack, partenaire de Bain. "Mais la manière dont nous nous déplaçons va fondamentalement changer. Le changement climatique perceptible y contribue avant tout, l'urbanisation croissante et une conscience plus aiguë de l'environnement s'y ajoutent". Et il ajoute : "L'avenir appartient à l'économie circulaire automobile. Plus tôt les constructeurs et les fournisseurs s'y prépareront, plus tôt ils pourront se démarquer de leurs concurrents".

La coopération intersectorielle est indispensable

Les entreprises pionnières se concentrent sur trois mesures. D'une part, elles examinent systématiquement l'ensemble de leur chaîne de création de valeur afin de pouvoir exploiter de manière conséquente les opportunités de circuits fermés. D'autre part, il s'agit de reconnaître les tendances à temps et de poser dès aujourd'hui les jalons pour les marchés de demain sur la base de scénarios d'avenir. Enfin, ils s'engagent dans des écosystèmes et commencent à mettre en place des circuits fermés en collaboration avec des partenaires. Dans le cadre de la Global Battery Alliance, par exemple, plus de 120 entreprises et institutions travaillent désormais à l'établissement d'une chaîne de création de valeur durable pour les batteries. Les coopérations intersectorielles revêtent justement une grande importance. "L'économie circulaire automobile présuppose que les constructeurs, les fournisseurs et les personnes extérieures au secteur collaborent largement et en toute confiance", souligne l'expert du secteur Noack. "Les constructeurs automobiles qui le reconnaissent sondent très précisément les domaines dans lesquels leur position unique leur donne une longueur d'avance et où les coopérations sont particulièrement avantageuses pour eux. De cette manière, ils sont parfaitement équipés pour affronter la concurrence à l'avenir". Source : www.bain-company.ch Le post Économie circulaire automobile : une réduction de 60% des émissions de CO2 est possible appeared first on Organisateur.

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