La Suisse dégringole dans le classement des pays en matière de protection du climat
Dans le Climate Change Performance Index (CCPI), la comparaison des pays en matière de protection du climat, la Suisse n'occupe plus que la 22e place. En quittant le top 20, la Suisse ne fait plus partie des pays considérés comme efficaces dans la lutte contre le réchauffement climatique.
Partout, la Suisse occupe les premières places : En matière de capacité d'innovation, de charge fiscale, de compétitivité, etc. En revanche, le classement de notre pays en matière de protection du climat est plutôt peu glorieux : En l'espace d'un an, la Suisse perd sept places au Climate Change Performance Index (CCPI). L'UE ou des pays comme l'Égypte ou Malte se classent désormais plus haut. Le Climate Change Performance Index (CCPI), publié par l'organisation environnementale Germanwatch, le NewClimate Institute et le Climate Action Network, évalue les efforts de protection du climat de 59 pays et de l'ensemble de l'Union européenne. Ils font tous partie des plus grands émetteurs mondiaux. Un classement actualisé est présenté chaque année au moment de la conférence des Nations unies sur le climat. Cette année, le Danemark, la Suède et le Chili occupent respectivement les 4e, 5e et 6e places du classement. Les trois premières places ne sont pas attribuées, car aucun des pays pris en compte ne fait les efforts nécessaires pour limiter le réchauffement climatique à 1,5 degré maximum.
Greenpeace : La Suisse se dérobe à la protection du climat
Les résultats peu enthousiasmants de la Suisse apportent de l'eau au moulin des organisations environnementales. "La chute de la Suisse ne me surprend pas", déclare Georg Klingler, expert en climat et énergie chez Greenpeace Suisse. "La Suisse ne respecte pas les engagements pris dans le cadre de l'Accord de Paris et ne fait pas assez pour réduire ses émissions en Suisse et à l'étranger. Notre pays se trouve sur une voie qui mène à un réchauffement global de 3 degrés. Cela a de graves conséquences, car un réchauffement global de plus de 1,5 degré met déjà en danger les droits fondamentaux de tous les habitants du pays. J'espère que cela servira de réveil au Conseil fédéral pour qu'il renforce rapidement les efforts de protection du climat sous tous ses aspects. La loi fédérale sur les objectifs de la protection du climat, l'innovation et le renforcement de la sécurité énergétique (contre-projet indirect à l'initiative sur les glaciers) doit nous permettre de réduire sans délai notre dépendance aux énergies fossiles".
La politique pratique le greenwashing
Greenpeace ne voit pas d'un bon œil la politique environnementale et climatique de la Suisse, comme elle l'avait déjà fait dans l'immédiat. communiqué en amont de la conférence COP27 en cours à Sharm El-Sheik a été faite. Selon Greenpeace, la logique du Conseil fédéral consistant à enjoliver les efforts de protection du climat en Suisse par des mesures prises à l'étranger est particulièrement choquante. "La Suisse a déjà émis de très nombreux gaz à effet de serre par le passé. En raison de nos habitudes de consommation, notre pays a des émissions très élevées par habitant, et notre place financière continue d'investir dans le charbon, le pétrole et le gaz dans le monde entier. Nous devons donc clairement veiller à réduire les émissions à l'étranger. Mais ces réductions ne doivent en aucun cas remplacer les mesures nécessaires en Suisse. La politique actuelle n'est rien d'autre que du greenwashing".
Une COP27 décevante jusqu'à présent
Si l'on met le classement en relation avec la conférence climatique COP27, les résultats de la Suisse s'intègrent bien dans le tableau général. Jusqu'à présent, la conférence n'a en effet pas apporté grand-chose de concret. Les nations industrialisées continuent à jouer un rôle de frein. Selon le rapport de l'ONU sur l'écart des émissions, les émissions mondiales devraient atteindre un nouveau record en 2022, après avoir brièvement baissé en 2021 en raison de la pandémie. Le rapport Climate Action Tracker souligne que l'augmentation de la consommation de gaz liquide due à la crise énergétique, aggravée par la guerre en Ukraine, aura probablement un impact négatif sur la transition vers la neutralité climatique. De plus, en l'absence de réglementations plus strictes et de prix formels du carbone, les acteurs publics et privés se tournent de plus en plus vers des mesures de compensation et des initiatives volontaires d'échange de carbone. Plusieurs pays africains ont ainsi lancé l'Initiative africaine des marchés du carbone, qui devrait produire 300 millions de crédits carbone par an d'ici 2030, pour une valeur de 6 milliards de dollars. Et c'est avec beaucoup d'émotion que Vella a annoncé le milliardième crédit carbone lors de la COP27. Ces initiatives peuvent faire preuve de beaucoup de bonne volonté, mais elles détournent l'attention de la véritable décarbonisation.
Sources : Greenpeace / Voxia Communication