Construire et rénover, c'est prévoir les risques naturels

Il faut s'attendre à des événements extrêmes dans toute la Suisse, comme l'a montré l'analyse des risques récemment publiée par l'Office fédéral de la protection de la population. Les pluies diluviennes, les vents tempétueux, la grêle et autres peuvent entraîner des dommages importants et sont synonymes de tracas et de pertes financières pour les entreprises et les propriétaires concernés. En se penchant suffisamment tôt sur la question, on peut s'épargner bien des ennuis par la suite. Les experts conseillent donc d'agir de manière préventive en prenant des mesures ciblées de protection des bâtiments.

Aperçu des dangers à l'endroit précis

Mais contre quels dangers naturels et dans quelle mesure faut-il protéger un bâtiment ? Il faut d'abord déterminer si un site donné est susceptible d'être inondé par des crues, des coulées de boue, des écoulements de surface, de la grêle ou d'autres dangers. Car ce n'est qu'ainsi que le propriétaire du bien immobilier peut prendre des dispositions appropriées.

L'Association des établissements cantonaux d'assurance (AEAI) a remanié sa plate-forme "Protection contre les dangers naturels" : La principale nouveauté est la consultation du site. En saisissant l'adresse, les personnes intéressées obtiennent des informations sur tous les dangers naturels possibles à l'emplacement du bâtiment ou de la nouvelle construction prévue. Sur la plate-forme, il est désormais possible de trouver des sites sans adresse au moyen d'une recherche par coordonnées et par terrain. Cela est particulièrement utile pour la planification de nouveaux bâtiments, explique-t-on à la VKG.

Le contrôle des dangers naturels accède aux cartes de dangers cantonales et à de nombreuses autres cartes de dangers. En quelques secondes, on obtient une vue d'ensemble de tous les risques pertinents pour le site en question. En plus des niveaux de danger, des vues cartographiques avec des légendes, les coordonnées des services cantonaux spécialisés ainsi que des liens directs vers les géoportails cantonaux sont également proposés. Selon la VKG, il est désormais possible de consulter des informations spécifiques sur les prescriptions légales et d'assurance pour divers cantons. Au cours des prochains mois, elle prévoit d'élargir la plate-forme avec d'autres informations spécifiques aux cantons.

La planification commence tôt

Qu'il s'agisse d'une nouvelle construction, d'une rénovation ou d'une meilleure protection d'un bâtiment existant, le contrôle des risques naturels fournit des recommandations appropriées. Ces conseils sont limités par deux ou trois questions initiales simples. Celles-ci diffèrent d'ailleurs selon le profil de l'utilisateur (propriétaire, architecte/planificateur ou spécialiste). En plus de la menace sur le site, les possibilités d'action sont également prises en compte et des mesures de protection adaptées à la situation sont indiquées.

La marge de manœuvre pendant la phase de construction est beaucoup plus réduite que pendant la planification. Il est tout au plus encore possible de choisir des produits testés contre la grêle, d'installer une cloison rabattable automatique de protection contre les inondations ou un avertisseur de grêle pour les stores à lamelles.

Selon l'expert en risques Bernhard Krummenacher de Geotest AG, plus on prévoit de mesures tôt dans un projet, moins la protection coûte cher au final. Il est l'un des pères du radar des dangers naturels de Zurich Assurances. Cet outil, basé sur les cartes officielles des dangers, fournit lui aussi une analyse précise du site. Le spécialiste cite deux exemples de mesures de prévention efficaces contre les inondations : "Il peut s'agir d'une petite adaptation du terrain ou d'équiper les fenêtres exposées de verre de sécurité".

Contacter impérativement les autorités locales

"En matière de dangers naturels, il faut faire la distinction entre la protection des objets et la protection de la zone. Prenons un exemple : Si une certaine partie du village est inondée de temps en temps à cause d'un torrent, il n'est pas très judicieux que chaque propriétaire protège son bâtiment. S'il construit par exemple un petit mur de protection autour de sa maison, les dommages causés à son voisin seront d'autant plus importants en cas de crue. Une telle démarche est tout au plus indiquée pour les maisons isolées", explique Krummenacher. Il souligne donc : "Avant de mettre en œuvre des mesures sur son propre bâtiment, il faut absolument contacter les autorités locales. Peut-être prévoit-elle déjà une protection de la surface. Dans le cas de notre torrent, c'est en effet la commune qui est responsable de la protection de l'aire. La partie du village concernée peut donc être protégée efficacement par une protection adaptée contre les crues. Ainsi, tous les biens immobiliers situés dans le périmètre correspondant seront à l'abri des inondations".

Qui paie la facture ?

En principe, les mesures de prévention autorisées dans le cadre de la protection de l'aire sont subventionnées par la Confédération et le canton, explique Krummenacher. Selon la capacité financière d'une commune, les subventions sont plus ou moins élevées. Si une commune souhaite obtenir des fonds pour la prévention des dangers naturels, elle doit toutefois prouver l'efficacité des coûts d'un projet. Cela est calculé à l'aide de l'outil en ligne développé par l'Office fédéral de l'environnement. "EconoMe". Cela permet de chiffrer les risques pour les personnes et les biens. Le rapport coût-efficacité peut être déterminé sur la base des risques calculés et des coûts des mesures prévues, explique l'expert.

 Contrôle des dangers naturels : www.schutz-vor-naturgefahren.ch

Radar des dangers naturels : www.zurich.ch/naturgefahren

les services cantonaux (dangers naturels et protection des bâtiments) : www.schutz-vor-naturgefahren.ch/bauherr/service/fachstellen.html

Objectifs de protection des normes SIA 261 et 261/1

La Société suisse des ingénieurs et des architectes a intégré différents dangers naturels dans la norme de construction SIA 261/1 ou l'a révisée. Elle est considérée comme une base importante pour les spécialistes, car elle indique comment les dangers naturels doivent être pris en compte lors de la planification et du calcul des constructions et des installations.