Surveillance plus efficace de la qualité de l'air : nouvelle station NABEL à Dübendorf
Afin de poursuivre les séries de mesures de polluants atmosphériques effectuées depuis de nombreuses années à Dübendorf (ZH), la Confédération a ouvert une nouvelle station dans son réseau de mesure NABEL (réseau national d'observation des polluants atmosphériques).
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La nouvelle station NABEL représente un nouveau type de station de mesure. La station de mesure historique de Dübendorf, qui était en service depuis 1980 sur le site de l'Institut de recherche en sciences des matériaux et en développement technologique (Empa), a dû céder la place à une station moderne sur le site de l'Institut de recherche de l'eau (Eawag). L'objectif est de continuer à disposer de données fiables et d'avoir un aperçu complet de la qualité de l'air en Suisse. Ces données de mesure sont une condition sine qua non pour évaluer si les mesures prises réduisent effectivement les émissions.
Qualité de l'air : meilleure, mais pas encore suffisante
Bien que la pollution de l'air par des substances nocives ait nettement diminué ces dernières années, les valeurs limites sont parfois encore dépassées, comme le montre le rapport annuel NABEL 2019 qui vient d'être publié (voir encadré). La réduction des concentrations d'ozone en été et de poussières fines en hiver, ainsi que des composés azotés - notamment l'ammoniac - reste donc un défi.
La nouvelle station NABEL de Dübendorf est située dans la vallée de la Glatt, entre Dübendorf et Wallisellen, et représente le type de site "banlieues ou petites villes". Les environs de Dübendorf sont densément peuplés, ont beaucoup de commerces et sont traversés par un réseau de routes et de voies ferrées très fréquentées. La station de mesure sert aux activités de recherche de l'Empa sur les questions de qualité de l'air. Grâce à un hublot, cette station de mesure est la seule en Suisse à permettre au public de jeter un coup d'œil à l'intérieur.
Nouveaux domaines de recherche, collaboration consolidée
La détection précoce des nouveaux problèmes et besoins en matière de protection de l'air est une tâche commune importante de l'OFEV et de l'Empa. Les habitudes de mobilité, par exemple, évoluent constamment. La qualité de l'air s'en trouve influencée et de nouvelles questions et de nouveaux domaines de recherche apparaissent.
Du côté technique, il s'agit de tester des développements métrologiques pour une détermination aussi efficace et pertinente que possible des polluants atmosphériques. Il s'agit par exemple d'utiliser des spectromètres laser ultramodernes ou de tester des instruments miniaturisés et peu coûteux pour des mesures flexibles et condensées dans l'espace. Les nouvelles questions de recherche qui se posent concernent le domaine des polluants pour lesquels il n'existe pas de valeurs limites d'immissions légales ou la propagation atmosphérique des microplastiques.
Avec la nouvelle station de mesure NABEL à Dübendorf, la surveillance de la qualité de l'air suit l'évolution technologique pour protéger la population. (Source : OFEV)
Le rapport annuel NABEL 2019
Depuis la fin des années 1980, les concentrations de poussières fines et de métaux lourds qu'elles contiennent ont nettement diminué. Le rapport annuel NABEL 2019, qui vient d'être publié, montre une diminution de la pollution de l'air pour tous les polluants. Aujourd'hui, les poussières fines contiennent par exemple cinquante fois moins de plomb qu'il y a trente ans, et la pollution par d'autres métaux lourds est également en baisse. L'air est donc plus propre, mais pas encore pour tous les polluants.
Ainsi, pour l'ozone, les valeurs limites ont été dépassées dans toutes les stations NABEL en 2019. Pour les poussières fines respirables (PM10 et PM2,5) et le dioxyde d'azote, les valeurs limites d'immission ont été partiellement dépassées directement le long des routes à fort trafic. Les valeurs limites pour d'autres polluants atmosphériques, tels que le dioxyde de soufre ou le monoxyde de carbone, ont été respectées dans toutes les stations NABEL.
Ces mesures confirment que d'autres mesures sont nécessaires pour réduire les émissions de polluants. Les émissions d'ammoniac, d'oxydes d'azote, de composés organiques volatils, de poussières fines respirables ainsi que de substances cancérigènes (p. ex. suie de diesel ou benzène) doivent notamment être encore réduites. Pour ce faire, les possibilités techniques de réduction des émissions doivent être exploitées pour toutes les sources.
NABEL - Réseau national d'observation des polluants atmosphériques
Le NABEL (réseau national d'observation des polluants atmosphériques), avec ses 16 stations de mesure gérées par l'OFEV et l'Empa, sert à relever l'état et l'évolution de la pollution atmosphérique dans toute la Suisse. Les mesures du NABEL portent sur les principaux polluants atmosphériques susceptibles de nuire à la santé humaine ou à l'environnement, qu'ils se présentent sous forme de gaz ou de particules ou qu'ils soient contenus dans les précipitations. Les polluants atmosphériques mesurés en premier lieu sont ceux qui sont réglementés par l'Ordonnance suisse sur la protection de l'air ou qui doivent être relevés dans le cadre d'accords internationaux sur la protection de l'air (p. ex. dioxyde d'azote, ozone, poussières fines, ammoniac, etc.)