Inventaire des gaz à effet de serre : la Suisse prend son temps

Il y a urgence... montre l'inventaire des gaz à effet de serre de l'Office fédéral de l'environnement : si la Suisse veut réduire ses émissions de gaz à effet de serre comme prévu, c'est-à-dire de 4% par an, elle devrait passer à la quatrième vitesse. Selon l'OFEV, elle en est actuellement à une réduction de deux pour cent. Le Conseil fédéral souhaite réduire le rythme.

Un cinquième des émissions totales en Suisse est dû au trafic. Les voitures en émettent autant, les avions décollant de Suisse en émettent même légèrement plus que les années précédentes. (Image symbolique : WWF)

Le nouvel inventaire des gaz à effet de serre le montre : La Suisse réduit ses émissions de gaz à effet de serre deux fois moins vite que nécessaire. Le Conseil fédéral et la Commission de l'environnement veulent encore réduire ce rythme de moitié. Mi-avril, la Confédération a publié le nouvel inventaire complet des gaz à effet de serre pour la Suisse :

En 2017, les émissions n'ont baissé que d'environ 2 pour cent, notamment grâce à un hiver doux et à une consommation de mazout réduite en conséquence. Or, les émissions de gaz à effet de serre doivent diminuer d'environ 4 pour cent par an pour que la Suisse reste sur la bonne voie pour atteindre les objectifs de l'accord de Paris sur le climat.

Le transport, principal sujet de préoccupation

Au lieu de doubler le rythme beaucoup trop faible de la protection du climat, le Conseil fédéral et la Commission de l'environnement du Conseil des Etats veulent réduire de moitié le rythme actuel : A partir de 2020, les émissions en Suisse ne devraient plus baisser que de 1 pour cent par an.

"Nous avons besoin d'un double rythme dans la protection du climat, pas de demi-mesures", déclare Patrick Hofstetter, expert en politique climatique au WWF Suisse. "Le Conseil des Etats doit enfin desserrer le frein à main et faire de la loi sur le CO2 une loi sur la protection du climat digne de ce nom".

Le nouvel inventaire des gaz à effet de serre montre également que le transport reste le plus gros souci de la politique climatique suisse. Les voitures et les avions décollant de Suisse produisent à eux seuls environ un cinquième des gaz à effet de serre. Malgré les progrès techniques, les émissions des voitures ne diminuent guère et celles du trafic aérien ne cessent même d'augmenter.

"Ce sont justement les deux secteurs qui ne paient rien ou presque rien pour les dommages climatiques qu'ils ont causés", explique Patrick Hofstetter. "Si, dans le cas des transports, les responsables des dommages climatiques doivent payer au lieu de la collectivité comme aujourd'hui, les émissions de gaz à effet de serre diminueront rapidement". Le WWF exige la vérité des coûts pour tous les pollueurs de gaz à effet de serre.

Les résultats individuels d'Emmision de l'inventaire des gaz à effet de serre sont disponibles dans ce document. Lien

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