Objectifs de développement durable de l'ONU : Les acteurs non étatiques face à l'Agenda 20301
Les jeunes, l'économie, la science et la société civile soutiennent ensemble la mise en œuvre des Objectifs de développement durable de l'ONU en Suisse et l'Agenda 2030 qui y est lié. La semaine prochaine, la conseillère fédérale Doris Leuthard présentera le rapport national suisse à New York. Du point de vue des acteurs non étatiques membres du groupe d'accompagnement de la Confédération pour l'Agenda 2030, il est essentiel que les champs d'action définis en commun soient reconnus et abordés, notamment en Suisse.
Afin de prendre en compte les objectifs de durabilité de l'ONU à l'échelle mondiale, il est nécessaire que les différents champs d'action ne soient pas dissociés, mais intégrés dans les affaires politiques.
Places de choix
L'agenda de l'ONU pour le développement durable (Agenda 2030 pour le développement durable et les Objectifs de développement durable ODD) a permis d'esquisser au niveau mondial un cadre commun pour une collaboration partenariale entre tous les acteurs. La Suisse s'est engagée à mettre en œuvre cet agenda au niveau national et à en rendre compte. Le rapport national du Conseil fédéral au "High Level Political Forum" (HLPF) de l'ONU montre que la Suisse est en bonne voie. Dans de nombreux domaines, les entreprises et l'État ou les entreprises et les ONG coopèrent déjà avec succès et ont ainsi établi des solutions ayant valeur de modèle ; notamment le système de formation dual, le partenariat social ou le système de prévoyance au financement relativement stable.
La Suisse n'a pas à rougir de la comparaison internationale et occupe les premières places dans des domaines importants tels que la protection technique de l'environnement, la cohésion sociale, la qualité de vie et l'économie durable.
Nécessité d'agir
Mais des mesures doivent encore être prises, notamment en Suisse. Les acteurs non gouvernementaux du groupe d'accompagnement ont identifié ensemble des défis dans huit domaines thématiques qui doivent être abordés en priorité lors de la mise en œuvre :
(1) Société solidaire
(2) Produire et consommer durablement
(3) Préserver les bases naturelles de la vie
(4) Garantir des soins de santé pour tous
(5) Renforcer l'usine et le lieu de travail
(6) Rendre l'urbanisation durable
(7) Renforcer l'économie durable
(8) Renforcer l'éducation
Ces défis sont précisés au chapitre 10 du rapport de base détaillé pour le rapport national officiel, que le DFAE a publié séparément en juin 2018 - voir annexe.
Pour faire face à ce besoin d'action, une approche partenariale est nécessaire. Le fait que les milieux les plus divers aient pu se mettre d'accord sur les champs thématiques et la procédure à suivre montre que cela est possible. Mais il est également nécessaire d'avoir un ancrage institutionnel plus clair dans la politique suisse, au lieu de multiples activités parallèles de certains offices, et d'intégrer la mise en œuvre des ODD dans les processus politiques ordinaires. Sinon, la Suisse n'exploite pas son potentiel et gaspille des ressources dans des processus parallèles. Par exemple, au lieu d'une planification parallèle de la durabilité, le programme de législature devrait être axé sur les ODD.
Il est impératif d'ancrer l'Agenda 2030 à un niveau institutionnel élevé et de lui accorder une priorité stratégique, de mettre à disposition et de regrouper les moyens nécessaires et de renforcer la cohérence des décisions politiques. Cela permet de considérer les ODD comme un cadre d'orientation global et non comme un corset réglementaire.
1Les offices responsables ARE et DDC ont mis en place un groupe d'accompagnement pour suivre les travaux de mise en œuvre des Objectifs de développement durable de l'ONU. Les membres y défendent des points de vue personnels et consultent en permanence les milieux qu'ils représentent à ce sujet. Les membres sont (état juillet 2018) : Antonio Hautle, Global Compact Network Switzerland, öbu ; Mark Herkenrath, Alliance Sud ; Marianne Hochuli, Caritas Suisse ; Peter Messerli, Académies des sciences, Université de Berne ; Sophie Neuhaus, CSAJ ; Thomas Pletscher, ICC Switzerland/economiesuisse ; Friedrich Wulf, Alliance de l'environnement (ProNatura) ; Renate Schubert, Académies des sciences, EPFZ