Systèmes d'échange de quotas d'émission : la Suisse et l'UE en faveur d'un accord
La Suisse et l'UE ont conclu un accord visant à lier les systèmes d'échange de quotas d'émission de CO2. C'est ce qu'ont annoncé l'UE et le DFAE à l'occasion de la visite du président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker à Berne.
La Suisse est le premier pays tiers à approuver les systèmes d'échange de quotas d'émission de l'UE, a déclaré la présidente de la Confédération et ministre de l'énergie Doris Leuthard (PDC) à Berne. C'est un progrès important pour la politique climatique internationale. C'est également l'avis de Bruxelles. Pour l'UE, il s'agit de la première conclusion de ce type entre deux parties qui soutiennent l'accord de Paris sur le climat, a fait savoir la Commission européenne. Pour l'UE, l'objectif à long terme est de relier les systèmes d'échange de quotas d'émission afin de réduire les émissions et de diminuer les coûts de la lutte contre le changement climatique.
La Suisse et l'UE veulent être des modèles
La Suisse et l'UE ont entamé les discussions sur l'interconnexion des systèmes d'échange en 2010 et se sont mises d'accord sur les critères l'année dernière. Le lien entre les systèmes est désormais en cours de préparation. La conclusion d'un accord était initialement prévue pour janvier 2016, mais l'acceptation de l'initiative sur l'immigration de masse avait retardé cette échéance.
"Il s'agit d'une étape très importante dans l'intensification de la coopération entre l'UE et la Suisse en matière de politique climatique", a déclaré le commissaire européen à l'énergie et au climat, Arias Canete, cité dans le communiqué. L'UE continue de montrer son rôle de leader à un moment où des développements importants sont en cours dans d'autres parties du monde en matière de tarification du carbone.
L'Alliance pour le climat ne croit pas à l'accord
L'accord sur le commerce des émissions a été critiqué par l'Alliance pour le climat. "Le système européen d'échange de quotas d'émission ne permet pas de réduire les émissions de CO2", a déclaré Christian Lüthi, directeur de l'Alliance pour le climat. En effet, le prix des droits d'émission, inférieur à dix euros par tonne de CO2, est trop bas et il est peu probable que cela change d'ici 2030. Patrick Hofstetter, responsable climat et énergie au WWF, a critiqué :
"Si aucun signal de prix du CO2 ne parvient aux entreprises concernées, celles-ci risquent d'effectuer des investissements qui s'avéreront non rentables dès que des instruments efficaces devront être mis en place". Greenpeace Suisse a été encore plus critique : "Le système européen d'échange de quotas d'émission est devenu un terrain de jeu inefficace pour les négociants et les lobbyistes industriels", a déclaré Georg Klingler, expert climatique de Greenpeace. Avec le linking actuellement prévu, la Suisse crée une bureaucratie inefficace et perd de son influence.
L'accord sur l'électricité se fait toujours attendre
Juncker et Leuthard ont résumé à Berne que des progrès avaient été réalisés sur les dossiers. Le DFAE a ainsi fait savoir que les questions institutionnelles faisaient partie des dossiers ayant progressé. Un accord-cadre se fait toutefois encore attendre, car il reste encore des points à éclaircir. Dans ce contexte, il n'y a eu aucune nouvelle concernant l'accord sur l'électricité.
L'accord-cadre, que Junker voulait appeler "plutôt un traité d'amitié", devrait être prêt d'ici le printemps. Les choses bougeraient et iraient dans la bonne direction. Juncker accueille "avec sympathie" la réglementation prévue par la Suisse sur la libre circulation des personnes. Le DFAE constate ainsi qu'une dynamique positive s'est enclenchée cette année, qui a conduit à la reprise de différents dossiers en suspens. (Source : DETEC)