Les placements durables connaissent une croissance supérieure à la moyenne
Selon le rapport sur le marché suisse des placements financiers durables 2017, le volume des placements durables en Suisse a enregistré une augmentation marquée de 39% par rapport à l'année précédente et s'élève à CHF266 milliards à la fin 2016. Les fonds durables représentent désormais 7% de l'ensemble du marché des fonds.
Le rapport, élaboré comme l'an dernier conjointement par le Forum pour l'investissement durable (FNG) et Swiss Sustainable Finance (SSF), examine en détail l'évolution du marché de l'investissement durable. L'augmentation de 39% est due non seulement à une croissance organique, mais aussi à une participation accrue à l'enquête. Parmi les 10 nouveaux propriétaires d'actifs pris en compte, beaucoup ont commencé leurs activités d'investissement durable courant 2016. C'est notamment pour cette raison que les actifs gérés par les investisseurs institutionnels ont augmenté de 89% l'année dernière pour atteindre 104,5 milliards de CHF. Les fonds d'investissement durable ont également connu une nette progression de 59% à 64,2 milliards de CHF, ce qui signifie que leur part du marché total des fonds a augmenté de manière significative, passant de 4% à 7%. En revanche, le volume des mandats durables a quasiment stagné, avec une croissance de 2% à 97,6 milliards de francs.
Exclusion approche la plus fréquente
L'intégration croissante des placements durables se répercute sur les approches choisies, qui sont également combinées par de nombreux investisseurs. L'exclusion de certains secteurs ou pratiques commerciales est toujours l'approche la plus souvent choisie, puisqu'elle est appliquée à 67% de tous les placements financiers durables en Suisse. Le screening basé sur des normes a détrôné l'approche de l'intégration ESG de la deuxième place et est désormais appliqué à 62% de tous les actifs durables. "De nombreux actifs nouvellement recensés fonctionnent beaucoup plus selon l'approche "Worst-out" que selon l'approche "Best-in"", explique la directrice du SSF Sabine Döbeli. "Mais comme ces approches sont généralement combinées à un dialogue actif, elles permettent néanmoins d'exercer une influence non négligeable sur la stratégie de durabilité des entreprises", ajoute-t-elle.
Focus sur les droits humains
Les droits de l'homme constituent le thème principal du rapport de marché de cette année, ce qui reflète leur importance croissante dans le monde des affaires. "Les normes les plus importantes en matière de droits de l'homme sont le Pacte mondial et les normes fondamentales du travail de l'OIT", explique Patrick Wirth, vice-président de la FNG, en décrivant les résultats d'une enquête spéciale menée auprès des participants à l'étude sur ce thème. Alors qu'avec 86%, une grande partie de tous les gestionnaires d'actifs interrogés appliquent des critères de droits de l'homme dans leurs produits durables, près d'un tiers prennent également en compte de tels critères pour leurs fonds mainstream. Les activités de l'Association suisse pour l'investissement responsable (SVVK-ASIR), qui ont débuté en 2016, sont également présentées dans le rapport de marché actuel sous forme d'étude de cas thématique.
"Dans le cadre de la mise en œuvre des Objectifs de développement durable (ODD), les placements durables jouent également un rôle de plus en plus important, car ils permettent non seulement de promouvoir des projets ou des entreprises durables spécifiques, mais aussi d'encourager une meilleure prise en compte des normes de durabilité dans l'économie au sens large", explique Sabine Döbeli, directrice du SSF. Dans ce contexte, il faut donc s'attendre à ce que les taux de croissance restent élevés à l'avenir, une attente qui est d'ailleurs partagée par les participants à l'étude.
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