Croissance record des investissements durables

Fin 2015, le volume des placements financiers durables en Suisse s'élevait à 191,9 milliards - une augmentation impressionnante de 169% par rapport à l'année précédente.

Fonds d'investissement, mandats et produits structurés durables en Suisse, en milliards de CHF. Source : FNG/SSF
Fonds d'investissement, mandats et produits structurés durables en Suisse, en milliards de CHF. Source : FNG/SSF

Avec une augmentation de 169 pour cent par rapport à l'année précédente, le volume des placements durables en Suisse s'élève à 191,9 milliards de CHF à la fin 2015. De plus en plus de gestionnaires d'actifs intègrent des aspects environnementaux et sociaux dans la gestion de leurs actifs. Pour la première fois, les actifs autogérés d'investisseurs institutionnels ont également été recensés, ce qui a également contribué à la forte croissance. Avec 75%, la part des fonds institutionnels n'a jamais été aussi élevée.

Cette nette croissance est due en grande partie à la forte augmentation du volume des mandats durables, qui s'élève à 96,5 milliards de CHF, soit 165 pour cent de plus que l'année précédente. Les actifs d'investisseurs institutionnels recensés pour la première fois, d'un montant de CHF 55,2 milliards, ont également contribué à la forte croissance, tout comme la hausse d'environ 16 pour cent des fonds durables. C'est ce que montre la dernière étude de marché suisse sur les placements durablesLe 10 mai, les deux organisations ont présenté à Zurich leur rapport sur les placements durables, élaboré conjointement par le Forum Nachhaltige Geldanlagen (FNG) et Swiss Sustainable Finance (SSF).

"La croissance exceptionnellement élevée des placements durables reflète l'attention accrue que ce thème suscite auprès des investisseurs institutionnels en Suisse", explique la directrice du SSF Sabine Döbeli. "Mais la prise en compte des critères environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) joue également un rôle de plus en plus important dans la gestion de fortune privée", ajoute-t-elle. "Il est frappant de constater que, suite à la conférence sur le climat de Paris, de plus en plus d'investisseurs intègrent également les risques climatiques dans leurs décisions d'investissement", explique Patrick Wirth, vice-président du FNG et directeur du FNG Suisse. "L'éventail est large, allant de la mesure des risques climatiques à des décisions claires de désinvestissement", explique-t-il en décrivant les résultats de l'enquête spéciale sur les investissements climatiques.

"Sous l'impulsion de différentes études de la Confédération, le débat public sur la responsabilité des investisseurs s'est intensifié l'année dernière", explique Jean-Daniel Gerber, président du SSF. "Mais la croissance mise en évidence n'est qu'un début. Des initiatives telles que la création de SVVK-ASIR par un certain nombre d'investisseurs de droit public l'année dernière vont encore accélérer la tendance", ajoute le président du SSF à propos de la dynamique positive en Suisse. "Si l'on regarde au-delà des frontières nationales, nous assistons actuellement à beaucoup de mouvements sur le marché de l'investissement durable, notamment en raison du débat sur le changement climatique, mais aussi en relation avec les droits de l'homme et d'autres thèmes", ajoute Volker Weber, président du comité directeur de la FNG. "Les investisseurs institutionnels ont été et sont toujours des moteurs essentiels de cette évolution".

Si les critères d'exclusion restent l'approche la plus importante, l'approche intégrée a détrôné l'approche best-in-class de la deuxième place avec une croissance de 300%. Les critères sociaux, environnementaux et de gouvernance sont donc de plus en plus souvent intégrés dans l'analyse financière et servent à mieux identifier les opportunités de performance. La troisième approche la plus importante est le screening basé sur les normes, qui permet de filtrer de manière ciblée les portefeuilles qui ne respectent pas les normes internationales. Avec une augmentation de 274%, l'approche de l'engagement, qui consiste à mener un dialogue actif avec les entreprises sur les thèmes de la durabilité, a également gagné en importance.

Outre les placements durables au sens strict, les investissements responsables, qui reposent généralement sur l'exclusion de domaines controversés comme les armes proscrites au niveau international, ont également été recensés. De tels critères sont appliqués pour des investissements d'un montant de 2,4 billions de francs suisses, ce qui fait de ce domaine le courant dominant.

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