Cinq tendances pour le monde du travail suisse en 2024
Comment le monde du travail évoluera-t-il en 2024 ? Alors que des changements soudains, par exemple à la suite d'une pandémie ou d'une innovation technologique, captent notre attention, les changements profonds se produisent généralement en arrière-plan au fil du temps. Le réseau d'emploi Xing s'est penché sur la question de savoir quelles évolutions marqueront le monde du travail en 2024 et présente les cinq tendances.
Pénurie de main-d'œuvre : du pontage à la gestion durable
L'évolution démographique se poursuit en 2024 et devient de plus en plus l'un des principaux moteurs de la pénurie de main-d'œuvre. Le développement économique peut tout au plus apporter une certaine détente temporaire. Il n'en reste pas moins qu'au cours de cette décennie, le nombre de personnes quittant le marché du travail sera nettement supérieur à celui des nouveaux actifs. Les économistes de l'UBS estiment que d'ici 2030, le marché du travail suisse connaîtra un déficit de 220 000 à 250 000 travailleurs. Pour les entreprises, trouver des collaborateurs qualifiés, les fidéliser et les garder devient donc une tâche centrale. Il ne s'agit plus seulement de pallier une situation de pénurie temporaire, mais de développer des stratégies pour gérer avec succès une pénurie durable.
La répartition du travail entre l'homme et la machine est renégociée
Alors que la main-d'œuvre se fait rare dans de nombreux secteurs, d'autres craignent pour leur emploi. Dans de nombreuses professions où le travail de connaissance est au premier plan, l'intelligence artificielle met de plus en plus les travailleurs en difficulté. Les systèmes sont encore souvent trop peu développés pour que l'on puisse se fier entièrement à eux. Mais les travaux de routine, comme les recherches simples, le résumé de textes ou les traductions, fonctionnent déjà étonnamment bien. Ce qui reste - du moins dans un premier temps - l'apanage de l'homme, c'est la compétence interpersonnelle et émotionnelle. La répartition des tâches entre l'homme et la machine devra être entièrement redéfinie dans de nombreux domaines, ce qui sera un sujet hautement pertinent tant du point de vue de la technique de travail que de la société.
Les bureaux comme lieu de rencontre
Cette année encore, une bonne culture d'entreprise constitue la base de la satisfaction au travail et de la fidélisation des collaborateurs. Mais dans quelle mesure faut-il être proche ou non ? Dans le sillage de la pandémie de Corona, on a déjà évoqué la fin du bureau. Le travail à domicile semblait tout aussi efficace dans de nombreux cas. De plus, les collaborateurs pouvaient se passer de la corvée des trajets domicile-travail et les entreprises économiser des frais de location. Mais entre-temps, de plus en plus de voix s'élèvent dans les entreprises pour exiger au moins une certaine obligation de présence. Car même si le travail d'équipe fonctionne parfaitement pour les tâches opérationnelles sous forme numérique ou hybride, l'échange personnel reste indispensable. La proximité, la créativité et la confiance - piliers centraux d'une culture d'entreprise réussie - ont besoin du contact direct. La fonction du bureau en tant que zone de rencontre devient encore plus importante.
Les approches de gestion intergénérationnelles deviennent un facteur de réussite
Les changements démographiques sur le marché du travail se traduisent également par des attentes et des projets de vie différents selon les groupes d'âge. Il est nécessaire d'adopter une approche de gestion qui intègre les forces des différentes générations de manière coopérative.
Le "leadership générationnel" devient un facteur de réussite important et construit des ponts entre les différents groupes d'âge grâce à une politique du personnel flexible. Cela permet d'assurer un transfert de connaissances réussi et de tenir compte des différents styles de travail.
Le changement devient une habitude
Les processus de changement ne sont jamais terminés, mais font continuellement avancer le développement du monde du travail. Cela implique également de corriger le tir si l'on s'est trompé de direction. Grâce à une culture ouverte de l'erreur, il est possible de tirer des enseignements de telles situations et de considérer de plus en plus le changement comme un état normal. En effet, les changements, qu'ils soient le fruit de notre propre initiative ou qu'ils soient imposés de l'extérieur, auront toujours lieu en 2024 - et chaque année qui suivra. Les entreprises deviendront de plus en plus aptes à utiliser la force de ces changements à leur profit.
Sandra Bascha, responsable de la communication de Xing pour la Suisse, résume : "De nombreuses tendances actuelles dans le monde du travail se poursuivront en 2024 et, dans de nombreux cas, prendront encore de l'ampleur. La gestion des changements qui y sont liés devient de plus en plus un facteur de réussite décisif pour les entreprises, et la question centrale est la suivante : peuvent-elles traduire les forces émergentes en propulsion ou se laissent-elles freiner par elles ?"
Source : www.new-work.se