Une étude présente une alternative à la stratégie touristique des chemins de fer du Rigi
La stratégie actuelle des chemins de fer du Rigi est axée sur la croissance et les marchés d'outre-mer. Cela n'est pas compatible avec le climat, affirme l'étude de la Haute école spécialisée de Suisse orientale, élaborée à la demande des pétitionnaires "Rigi : 800'000, ça suffit !" et financée par ces derniers. Elle conseille donc tant au Rigi qu'au tourisme en général de "changer fondamentalement de cap". Extrêmement [...]
La stratégie actuelle des chemins de fer du Rigi est axée sur la croissance et les marchés d'outre-mer. Cela n'est pas compatible avec le climat, affirme l'étude de la Haute école spécialisée de Suisse orientale, élaborée à la demande des pétitionnaires "Rigi : 800'000, ça suffit !" et financée par ces derniers. Elle conseille donc aussi bien au Rigi qu'au tourisme en général de "changer fondamentalement de cap".
La mobilité touristique est extrêmement nuisible au climat, les visiteurs d'Asie et d'outre-mer contribuant le plus aux émissions de CO2 en raison de leur voyage en avion. Selon une estimation, le tourisme au Rigi produisait avant la pandémie environ 488'337 tonnes de CO2 par an.
La majeure partie de ces émissions est générée par les trajets aller et retour, soit environ 477'229 tonnes. Cela représente plus que l'ensemble des émissions de CO2 dues au trafic annuel de personnes et de marchandises dans la ville de Zurich. Avant la pandémie, environ 40 pour cent des quelque un million de visiteurs du Rigi venaient d'outre-mer.
Plafond de 800'000 hôtes
Si les chemins de fer du Rigi veulent améliorer leur bilan climatique, les hôtes d'outre-mer devraient être remplacés par ceux de la Suisse et des pays voisins, peut-on lire dans l'étude. Les auteurs proposent en outre de limiter le nombre d'hôtes à 800'000 personnes par an.
Pour que les chemins de fer du Rigi puissent continuer à vivre, il faut augmenter le revenu par hôte. Pour cela, des forfaits de plusieurs jours sont nécessaires. La suppression de l'abonnement général doit également être examinée. A la place, des billets individuels devraient être vendus.
Grâce à une augmentation progressive des prix, les recettes de voyage pourraient s'élever à 28,4 millions de francs pour 700 000 visiteurs. Cela correspond au niveau record d'avant la pandémie.
Mais pour passer à cette stratégie, il faudrait à l'avenir renoncer à la publicité sur les marchés asiatiques et d'outre-mer. Parallèlement, il faut de nouvelles offres en matière de gastronomie, d'hôtellerie et de produits régionaux. L'étude mentionne environ 120 projets et mesures possibles.
"Très spongieux"
L'étude contient de nombreux éléments positifs, a déclaré Frédéric Füssenich, chef des chemins de fer du Rigi, à l'agence de presse Keystone-SDA. Mais plafonner le nombre d'hôtes n'est pas un objectif. On aspire certes à être leader en matière de qualité et non de quantité. "L'avenir nous dira si cela signifie 700'000 ou 900'000 visiteurs sur le Rigi", a déclaré Füssenich.
La conséquence de cette étude serait la fin du tourisme intercontinental. Mais le renoncement n'est pas la solution. Le défi du changement climatique peut également être relevé grâce au progrès technique, par exemple avec un carburant durable. Or, ces approches ne sont absolument pas prises en compte dans l'étude.
Selon Füssenich, il est difficile de juger si les extrapolations sur le produit des voyages sont réalistes, car les propositions à ce sujet sont "très floues". En principe, il met un point d'interrogation derrière des prix plus élevés et l'abandon de l'offre d'AG, avec laquelle les Rigi Bahnen encourageraient les transports publics durables. (SDA)