Relèvement du taux directeur de la BNS : les premières banques réduisent les taux d'intérêt négatifs

La Banque nationale suisse (BNS) a augmenté son taux directeur - d'un demi-point de pourcentage, de -0,75 à seulement -0,25 pour cent. Les premières banques réagissent déjà et réduisent les taux d'intérêt négatifs.

L'augmentation du taux directeur de la Banque nationale du 16 juin 2022 semble avoir sonné le glas de l'ère des taux négatifs. (Image : Pixabay.com)

Le 16 juin 2022, la Banque nationale suisse (BNS) a surpris le public : elle a augmenté son taux directeur d'un demi-point de pourcentage, le faisant passer de -0,75 à seulement -0,25 pour cent. De nombreux commentateurs considèrent cela comme un événement extraordinaire : "C'est la première fois depuis 15 ans que la BNS augmente son taux directeur", déclare Benjamin Manz, directeur de moneyland.ch, un service suisse de comparaison en ligne pour les banques, les assurances et les télécoms. Cette hausse du taux directeur signifie-t-elle automatiquement moins de taux d'intérêt négatifs sur l'épargne et les comptes commerciaux ?

Une hausse du taux directeur plus importante que prévu

Cette mesure était en principe attendue, mais la BNS est intervenue étonnamment tôt, comme l'explique l'analyste Felix Oeschger de moneyland.ch. De plus, l'augmentation est plus importante que ce que de nombreux observateurs du marché avaient initialement prévu.

L'augmentation du taux directeur favorise une nouvelle hausse des taux d'intérêt pour de nombreux produits financiers différents. Il s'agit notamment des obligations de caisse et des hypothèques. Pour ces produits, le retournement des taux a toutefois déjà eu lieu : Les taux d'intérêt augmentent déjà depuis le début de l'année. Il en va autrement des comptes d'épargne et des comptes privés, comme l'explique Oeschger : "Jusqu'à présent, rien n'a changé dans les taux d'intérêt des comptes bancaires. Mais si la BNS maintient son cap, il faut s'attendre à une hausse des taux d'intérêt pour les comptes d'épargne et les comptes privés également".

Moins de taux d'intérêt négatifs

Le service de comparaison moneyland.ch a demandé à différentes banques comment elles réagissent à la décision de la BNS. Plusieurs banques confirment qu'elles réduiront les taux d'intérêt négatifs. Ainsi, l'UBS et le Credit Suisse affirment qu'ils vont également adapter les taux d'intérêt négatifs d'un demi-point de pourcentage, tant pour les clients privés que pour les entreprises. Raiffeisen Suisse recommande également à toutes les banques Raiffeisen de ne plus facturer à l'avenir que 0,25% au lieu de 0,75% pour les intérêts négatifs.

Certes, la modification des taux d'intérêt par la BNS s'applique déjà à partir du 17 juin. En revanche, les frais adaptés pour les clients privés n'entreront en vigueur que le 1er juillet 2022 dans de nombreuses banques. Il existe toutefois des exceptions : La Banque cantonale de Zurich réduit le taux d'intérêt négatif en même temps que la BNS. Chez Postfinance, l'adaptation doit être mise en œuvre au plus tard le 1er juillet 2022 pour tous les clients privés et commerciaux. Les grands clients et les clients institutionnels seront les premiers concernés.

De nouvelles hausses de taux d'intérêt attendues

Les réponses des banques le montrent : Même si les frais ne sont pas encore de l'histoire ancienne, les clients concernés par les taux d'intérêt négatifs passeront nettement moins à la caisse à l'avenir. Toutefois, des intérêts négatifs continueront d'être prélevés sur les avoirs à vue des banques auprès de la BNS s'ils dépassent la franchise. "Les banques peuvent donc encore justifier des taux d'intérêt négatifs sur les comptes de leurs clients - mais cet argument ne tient plus en cas de nouvelles hausses des taux d'intérêt par la BNS", explique Oeschger.

Et il y a fort à parier que ce ne sera pas la dernière hausse des taux d'intérêt de la BNS. Thomas Jordan, président de la Banque nationale, a déjà indiqué lors de l'annonce de la hausse actuelle des taux que d'autres pourraient bientôt suivre. Oeschger estime lui aussi que c'est probable : "Car il est douteux que l'inflation en Suisse puisse être tenue en échec par la seule hausse actuelle du taux directeur".

Source : moneyland.ch

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