Qui survivra à l'évolution des FinTech ?

Pour la quatrième fois, la Haute école de Lucerne a dressé un état des lieux complet du marché FinTech suisse. L'étude montre que le secteur FinTech local a de nouveau connu une forte croissance et continue de gagner en importance. Elle se penche également sur la question de savoir comment les banques traditionnelles gèrent l'évolution numérique.

Les banques traditionnelles ont du mal à s'adapter à l'évolution des FinTech. (Image : Fotolia.com)

Cette année encore, selon l'étude de la Haute école de Lucerne publiée fin février, il se confirme que le secteur FinTech bénéficie de bonnes conditions-cadres en Suisse. Dans le classement mondial des hubs FinTech, les villes de Zurich et de Genève occupent toujours la deuxième et la troisième place.

La FinTech est importante pour la Suisse

Le secteur FinTech a connu une forte croissance en 2018. A la fin de l'année, la Suisse comptait 356 entreprises FinTech, ce qui correspond à un taux de croissance de 62% par rapport à l'année précédente. Comme le montre l'augmentation du nombre de collaborateurs et de la capitalisation des entreprises, le secteur est également devenu plus mature et plus stable. En revanche, l'évolution dans le secteur financier traditionnel, où le nombre d'institutions et de collaborateurs est en recul, est contrastée.

Nombre d'entreprises FinTech en Suisse (n = 356). (Graphique : Haute école de Lucerne)

L'évolution des FinTech : Fin est local, Tech est mondial

En outre, l'étude FinTech 2019 montre que l'innovation mondiale est le moteur des entreprises FinTech. Une certaine tendance se dégage dans les domaines d'activité des FinTech : Les entreprises FinTech axées sur la technologie, notamment dans les domaines de la technologie des registres distribués (par ex. blockchain) et de l'analytique, sont principalement orientées vers l'international. Les entreprises à vocation financière, par exemple dans les domaines du dépôt et du prêt ou des paiements, se concentrent en revanche davantage sur le marché intérieur. Ce modèle n'est pas seulement visible pour les FinTech nationales, mais aussi pour les FinTech internationales.

L'innovation doit résoudre un problème

Les objectifs de l'innovation technologique dans l'industrie financière devraient être des volumes plus élevés, des coûts plus bas et/ou des risques plus faibles pour l'entreprise ainsi que des avantages plus élevés et/ou des coûts plus bas pour les clients. Dans ce contexte, des modèles commerciaux bien pensés et une mise en œuvre judicieuse sont bien plus importants que l'utilisation de technologies extraordinaires. L'industrie financière a besoin de solutions qui soient compréhensibles et précises pour les clients et les entreprises. Il s'agit là d'une opportunité pour la Suisse en tant que lieu d'innovation.

De l'engouement à la réalité en passant par le désenchantement

Les résultats de l'étude de l'année dernière ont permis de constater que le secteur FinTech est passé de l'engouement à la réalité. La poursuite de la maturation du secteur et l'augmentation des transactions de capital-risque confirment cette évolution. En revanche, le marché des crypto-monnaies a subi une forte correction.

Les banques traditionnelles doivent se positionner ou devenir non pertinentes

Certes, les auteurs de l'étude ne s'attendent pas à ce que les banques soient supplantées par les entreprises FinTech. Les nouvelles technologies remplaceront plutôt partiellement une partie des services et des processus des banques traditionnelles. Les gagnants de l'innovation technologique sont les entreprises qui disposent des équipes et de la culture adéquates pour mettre en œuvre les nouvelles technologies plus rapidement et de manière plus cohérente.

Source : Haute école de Lucerne

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