La numérisation dans les communes : La volonté est là, mais l'argent manque
Une grande majorité des communes suisses voient dans la numérisation de leurs instruments de travail internes et de leurs services externes une opportunité de gagner en efficacité. Selon une nouvelle enquête sur l'état de la numérisation dans les communes, la moitié d'entre elles ont déjà désigné leur propre service de numérisation.
Pour la quatrième fois, l'association "Myni Gmeind", en collaboration avec l'Association des communes suisses et la Haute école spécialisée du Nord-Ouest de la Suisse, a interrogé les communes suisses sur l'avancement de leur transformation numérique. Sur un total de 2131 communes suisses, 560 communes (26%) ont répondu entièrement au questionnaire et 1121 autres communes (53%) ont répondu partiellement. Ce taux de réponse réjouissant constitue une base de données solide qui permet de tirer des conclusions pertinentes.
La numérisation dans les communes, un sujet d'actualité
La numérisation et la cybersécurité sont les thèmes qui préoccupent actuellement le plus les communes, à côté d'autres comme les projets d'infrastructure et les finances. Selon l'enquête, quatre communes sur cinq considèrent la transformation numérique comme un moyen d'améliorer leur efficacité, et autant y voient également un service pour la population. "La transformation numérique est définitivement arrivée dans les conseils communaux et les administrations", constate Alex Sollberger, président de Myni Gmeind. Entre-temps, 41 pour cent de toutes les communes se considèrent comme des précurseurs dans le domaine de la numérisation. C'est nettement plus que l'année précédente, où seul un tiers des communes avait répondu par l'affirmative à cette question.
Les résultats montrent également que ce ne sont pas forcément les compétences ou le savoir-faire numériques qui sont décisifs pour le succès de la numérisation, mais plutôt l'ouverture d'esprit vis-à-vis du sujet. Les communes ont également identifié une volonté politique claire en matière de transformation numérique comme étant le facteur de réussite le plus important. 61% des personnes interrogées ont indiqué qu'elles ressentaient plutôt ou même fortement cette volonté dans leur commune.
Problème : ressources humaines et financières
Comme le constate une grande partie des personnes interrogées, la présence de ressources humaines et financières est tout aussi importante que la volonté et l'ouverture à la numérisation. Mais il existe ici un écart entre le souhait et la réalité : seules 42% des communes indiquent que les conditions financières pour la transformation numérique sont données ou plutôt données. Seul un tiers des communes participantes évalue même positivement la question de la disponibilité des ressources en personnel. Une nette majorité des personnes interrogées estiment que leurs ressources en personnel pour la transformation numérique sont insuffisantes ou plutôt insuffisantes. Pour les communes, la solution consiste soit à augmenter les ressources en personnel en créant des pourcentages de postes supplémentaires, soit à externaliser temporairement certaines tâches à des prestataires de services externes. "Ces deux voies permettraient de générer des ressources humaines supplémentaires pour la transformation numérique, mais augmenteraient en même temps les défis en termes de ressources financières", explique Alex Sollberger.
Une chose est sûre : aujourd'hui, personne ne peut faire l'économie d'une transformation numérique. Les attentes de la population vis-à-vis d'une administration moderne ont augmenté. En Suisse, pays à salaires élevés, il est judicieux d'automatiser autant que possible les processus. La numérisation permet également d'atténuer à long terme le manque de personnel qualifié. Entre-temps, près de la moitié des communes (47%) ont déjà défini un poste ou une personne qui coordonne la transformation numérique dans tous les domaines.
Source et informations complémentaires : Association des communes suisses, Association Myni Gmeind