Avant "l'hiver de la crise" : les PME entre peur et sérénité
Une partie considérable des PME suisses ont des perspectives sombres pour l'hiver à venir, même si une grande partie d'entre elles envisage les défis avec sérénité. Alors que les entreprises sont en principe robustes, certaines d'entre elles luttent contre la baisse de leurs bénéfices et craignent l'insolvabilité. C'est ce que révèle un sondage représentatif réalisé par l'institut YouGov à la demande de l'exploitant de la plate-forme B2B Visable.
Entre le 11 et le 18 octobre, 207 décideurs de PME suisses ont été interrogés sur l'éventualité d'un "hiver de crise" pour le compte de l'exploitant de la plate-forme B2B Visable. Selon les réponses, la situation économique et géopolitique actuelle assombrit les attentes d'un grand nombre de PME suisses pour l'hiver à venir. 37% des entreprises estiment que le risque de voir leurs activités réduites en raison de difficultés économiques est élevé ou plutôt élevé. En revanche, il y a aussi des espoirs que les conséquences de la guerre en Ukraine ne soient pas aussi dramatiques. 21 pour cent estiment que le risque de restrictions d'exploitation est plutôt faible et 38 pour cent le considèrent comme faible. "Les PME suisses envisagent l'hiver prochain avec des sentiments mitigés. Les défis actuels sont certes pris au sérieux, mais ils ne sont pas dramatisés à l'excès", déclare Peter F. Schmid, CEO de Visable.
Coûts de l'énergie et prix des matières premières : les plus gros problèmes
La hausse des coûts de l'énergie représente le plus grand risque pour les entreprises (36 %). L'augmentation des prix des matières premières et des produits intermédiaires est redoutée par 30 % des décideurs de PME. Les problèmes de la chaîne d'approvisionnement n'ont que légèrement moins de poids (28%). Et l'inflation est suivie de près en tant que risque (26%). La Corona est toujours un facteur de risque à prendre au sérieux. Pas moins de 23% des PME s'attendent cet hiver à des absences de personnel pour cause de maladie et de quarantaine. Le manque de main-d'œuvre qualifiée et un effondrement de la demande ont été mentionnés dans les deux cas par 22 pour cent des personnes interrogées. Les sanctions de guerre (7%) et le manque de numérisation (5%) sont considérés comme les risques les moins importants.
Face aux défis actuels, les entreprises ne restent pas inactives. Interrogées sur les mesures prévues pour traverser au mieux un hiver de crise, les mesures d'économie d'énergie arrivent nettement en tête (29%). Et il est intéressant de noter que l'embauche de nouveaux collaborateurs arrive en deuxième position avec 18 pour cent. Pas moins de 15 % envisagent de suspendre les investissements prévus. Et 11 % mentionnent une réduction des effectifs ou des salaires. Le chômage partiel n'est guère pertinent (7%).
Bénéfices en baisse et menace d'insolvabilité
Il apparaît déjà que l'éclatement de la guerre en Ukraine aura un impact négatif sur les bénéfices annuels de certaines entreprises. 22 % des PME ont indiqué que leurs bénéfices baisseraient légèrement en 2022 par rapport à l'année précédente. Et 6 % s'attendent même à une forte baisse des bénéfices. Les perspectives sont similaires pour l'année prochaine. Une entreprise sur cinq (19%) craint une légère baisse des bénéfices en 2023. Une forte baisse des bénéfices est à nouveau mentionnée par 6 % des personnes interrogées. Pour certaines entreprises, l'hiver pourrait menacer leur existence. 15 pour cent des PME estiment que le risque d'insolvabilité cet hiver est élevé ou plutôt élevé. En principe, les entreprises sont toutefois en position robuste. Pour 82 pour cent d'entre elles, le risque d'insolvabilité est plutôt faible ou faible.
Un plafond pour les prix de l'électricité contre la crise hivernale ?
Interrogés sur les mesures qu'ils souhaitent voir prises par les politiques pour l'hiver prochain, 23 % des décideurs de PME demandent un plafonnement des prix de l'électricité. Et ils sont tout aussi nombreux à souhaiter une prolongation de la durée de vie des centrales nucléaires. L'appel à des réductions d'impôts (22%) et à des programmes d'aide financière (20%) domine avec la même intensité. Un développement plus rapide des énergies renouvelables est demandé par 21% des personnes interrogées.
Source : Visible