Séminaire : Considérer le règlement de la succession dans sa globalité
Les uns repoussent longtemps la question, les autres l'abordent comme prévu : le règlement de la succession dans l'entreprise. Quoi qu'il en soit, le règlement de la succession est un processus qui doit être considéré dans sa globalité, de préférence avec un soutien externe. Mais où se procurer les outils nécessaires ? L'Association faîtière suisse pour la succession d'entreprise (CHDU) et EXPERTSuisse proposent un séminaire à ce sujet.
Rédaction
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24 août 2022
Le règlement de la succession nécessite de nombreux entretiens, y compris le recours à un conseil externe. (Image : Depositphotos.com)
En règle générale, le règlement de la succession d'une entreprise ne se fait pas sans soutien externe. De nombreuses fiduciaires, coachs, conseillers d'entreprise ou encore juristes et conseillers fiscaux proposent leurs services à cet effet. Cependant, selon la situation, certains aspects importants ne sont pas suffisamment pris en compte lors du déroulement d'un processus de succession, ce qui peut avoir des conséquences négatives dans certaines circonstances. C'est pourquoi les spécialistes s'accordent à dire qu'il faut une vision globale du règlement de la succession, une "big picture". C'est l'ambition de l'Association faîtière suisse pour la succession d'entreprise (CHDU), créée récemment. Elle prône une approche de la succession d'entreprise sous l'angle de la "famille", de "l'entreprise" et du "capital" et a développé sur cette base un processus en sept étapes, par exemple pour la vente d'une entreprise à un successeur.
Concilier les aspects famille, entreprise et argent
Hans Jürg Domenig de ANSATZ AG - Firmen-Nachfolge-Verkauf à Thayngen est lui aussi au courant des écueils fréquents lors de la vente d'une entreprise en vue de régler la succession. Lui aussi est un défenseur des trois perspectives mentionnées. Pour lui, tout commence par la famille de l'entrepreneur : "Comment l'entreprise peut-elle offrir une base d'existence à la famille ? Ensuite, il s'agit bien sûr aussi de questions relatives à l'héritage, aux participations des membres de la famille et de savoir qui de la famille travaille dans l'entreprise. Dans ce contexte, il s'agit de développer la stratégie adéquate pour concilier la famille et l'entreprise. Ce n'est qu'à ce moment-là que la perspective de l'entreprise entre en jeu, avec sa vision, sa mission et sa stratégie. Quant au troisième facteur, l'argent, il s'agit en premier lieu d'un sujet technique qui peut être représenté par des grandeurs mathématiques. Selon Hans Jürg Domenig, ce thème ne devrait être abordé qu'après avoir clarifié la stratégie de la famille et de l'entreprise.
(Graphique : CHDU)
Outils pour une succession de PME réussie
En collaboration avec EXPERTSuisse, l'association professionnelle des fiduciaires et des experts-comptables, le CHDU propose désormais un séminaire d'une journée entière à deux dates, intitulé "Big Picture - Succession réussie dans les PME". Il s'adresse aux conseillers en succession, aux fiduciaires, aux experts-comptables, aux conseillers fiscaux, aux conseillers d'entreprise, aux coachs, aux conseillers en organisation ainsi qu'à d'autres spécialistes et aux personnes qui se reconvertissent dans le domaine de la planification de la succession d'entreprise. Ce séminaire est conçu comme une étape préalable à la formation certifiante de conseiller/ère en succession ou d'expert/e en succession.
Entretien avec l'expert en succession Hans Jürg Domenig
Hans Jürg Domenig accompagne depuis 25 ans plus de 300 vendeurs d'entreprises, successeurs, créateurs d'entreprises, start-ups et fondateurs de franchises sur la voie de la réussite. Il est membre fondateur et membre du comité directeur de l'association faîtière suisse pour la succession d'entreprise CHDU.
Hans Jürg Domenig accompagne les entrepreneurs dans le règlement de leur succession. (Image : zVg)
Monsieur Domenig, dans quelle mesure la succession d'entreprise peut-elle être "apprise" ? Pour les entrepreneurs en particulier, la succession est un processus unique. Hans Jürg Domenig : Il n'est pas possible d'apprendre la succession au sens strict, mais on peut beaucoup profiter de l'expérience des autres. Le fait que la succession soit un processus unique n'est que partiellement vrai : Il arrive souvent qu'une première succession échoue et qu'il faille faire un deuxième essai en tirant les leçons de l'expérience acquise.
Le séminaire "Big Picture pour réussir Selon l'appel d'offres, "Succession PME" s'adresse en premier lieu aux personnes qui accompagnent les entreprises dans le processus de succession. Où ce groupe cible a-t-il le plus besoin d'apprendre ? Il s'agira pour eux de pouvoir adopter différentes perspectives. En effet, la succession d'une entreprise implique un grand nombre de thèmes pour lesquels les fiduciaires, les juristes, les coaches, etc. apportent un savoir-faire différent. Il s'agit maintenant de réunir ce savoir-faire en une approche globale. Notre séminaire doit donc montrer comment démarrer le processus de succession avec une structure claire. Nous voulons mettre l'accent sur la globalité du thème de la succession et éclairer le processus, qui se compose de sept étapes. Un cours de certificat prévu doit ensuite approfondir ces différentes étapes en 15 jours de formation.
J'en déduis que le thème de la succession a été "mal" traité jusqu'à présent ? Il arrive en effet que de nombreux thèmes ne soient pas suffisamment mis en avant ou soient même complètement omis. Par exemple, on ne parle que d'argent trop tôt, ou on ne traite que des aspects familiaux ou entrepreneuriaux, mais pas assez d'une approche globale du sujet.
Quelles expériences faites-vous personnellement avec vos propres conseils en matière de succession ? En tant que conseiller, il ne faut pas aller trop vite dans le processus. Il est important de procéder avec prudence, et les conditions sont différentes dans chaque entreprise : J'ai déjà vu des entrepreneurs qui ne disaient qu'à l'âge de 80 ans "je devrais penser à ma succession". Un point particulièrement important : il s'agit toujours d'émotions, et ce des deux côtés, l'acheteur et le vendeur d'une entreprise. Je peux désormais prédire assez précisément quand un entrepreneur passera ses premières nuits blanches. Ou bien un acheteur aura soudainement peur du risque. Il faut alors mettre toute son expérience de conseiller dans la balance, mais le vendeur peut aussi faire beaucoup en parlant de ses expériences. Avec le temps, on sent quelles pensées se cachent derrière chaque déclaration. On peut alors exercer une influence en conséquence.
Dans un processus de succession, il faut dévoiler beaucoup de choses sur soi. C'est souvent un frein pour les entrepreneurs ou les propriétaires ? Oui. Les entrepreneurs souhaitent tout d'abord garder beaucoup de choses secrètes afin de ne pas provoquer d'irritation chez les clients et les fournisseurs. Il faut donc faire preuve d'un maximum de discrétion. Le besoin de conseillers en succession capables de garantir cette discrétion est donc d'autant plus grand. Car comme vous le voyez bien : Le conseil en succession touche à des domaines très intimes et émotionnels. Et là, il faut d'abord établir une grande base de confiance entre l'entrepreneur et le conseiller.
On dit que le règlement de la succession commence en fait dès la création de l'entreprise. Quelle est votre position à ce sujet ? Il n'est certainement pas faux ni trop tôt pour penser à la succession d'une entreprise à 50 ans. C'est à cet âge qu'il faut commencer, en tant qu'entrepreneur, à penser au-delà de la simple consolidation et de l'optimisation fiscale. En effet, il existe de nombreux thèmes qui peuvent jouer un rôle à partir de ce moment-là : La scission de secteurs de l'entreprise ou de biens immobiliers, la mise en place d'une solution de caisse de pension, la réduction des parties de l'entreprise non nécessaires à l'exploitation et du patrimoine ou encore la mise en place d'une structure de direction dans laquelle toute la responsabilité ne repose pas sur les épaules de l'entrepreneur.
Quel est l'intérêt pour la nouvelle offre de séminaires et qu'est-ce qui est prévu pour la suite ? Dans un premier temps, nous avons annoncé deux dates de séminaire, le 1er décembre 2022 et le 1er février 2023. Nous comptons sur 20 participants par séminaire. Nous souhaitons naturellement motiver ces participants à participer ensuite au CAS, qui devrait démarrer à partir de 2023/2024.
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