Les CEO doivent changer leur style de management

Le résultat d'une enquête mondiale auprès des CEO montre très clairement que la pression du changement ne pèse pas seulement sur les entreprises, mais aussi - et bien plus qu'il y a trois ans - sur les CEO eux-mêmes, qui doivent en outre investir davantage dans la flexibilité et la gestion des relations.

Comment les CEO doivent-ils à l'avenir collaborer avec leurs équipes ? Selon une étude d'Egon Zehnder, les CEO doivent changer radicalement leur style de management. (Image : Unsplash.com)

Egon Zehnder, l'un des principaux cabinets de conseil en leadership advisory, a publié les résultats d'une étude menée auprès de 972 CEO du monde entier. Une centaine de CEO suisses ont également participé à l'enquête. La question centrale de l'enquête était la suivante : comment la fonction et les attentes envers les CEO ont-elles évolué face aux grands défis mondiaux et aux tendances émergentes ?

Changer radicalement de style de management

L'étude conclut que la pression des attentes qui pèse sur les CEO du monde entier a augmenté de manière spectaculaire. Parallèlement, ils doivent changer radicalement leur style de management. Les qualités de leadership interpersonnel et l'autoréflexion deviennent de plus en plus importantes. Les CEO sont de plus en plus conscients des aspects sociaux de leur rôle : ils réalisent que la clé du succès de l'entreprise réside dans le développement radical de leurs qualités de leadership interpersonnel.

Repenser le rôle du CEO

Deux changements marquent la culture d'entreprise : l'exigence croissante d'égalité sur le lieu de travail et la demande de formes de travail plus flexibles et hybrides. Cela amène les CEO du monde entier à repenser non seulement leur style de direction, mais aussi leur rôle global. Comment veulent-ils collaborer avec leurs équipes à l'avenir ? De quelle manière veulent-ils développer l'entreprise - et eux-mêmes ? Comment vont-ils préparer l'entreprise à l'avenir, même à long terme ? Dans l'environnement commercial complexe actuel, il est essentiel pour les CEO d'accorder la priorité à leur propre développement et d'apprendre en même temps à mieux exploiter le potentiel de leur propre organisation.

Aperçu des principaux résultats

  • 90% des CEO indiquent que leur environnement immédiat est devenu plus bruyant, plus exigeant et plus diversifié. Interrogés sur l'impact des circonstances récentes sur leur entreprise, la plupart des PDG ont indiqué que la prise de décision et le changement s'étaient accélérés et que l'incertitude économique avait augmenté. Ces changements illustrent la complexité et l'évolution rapide qui transforment le monde des affaires. Parallèlement, les CEO sont jugés à l'aune d'attentes de plus en plus élevées et drastiques de la part des parties prenantes. Les CEO suisses n'ont perçu ce changement que de manière à peine plus faible en comparaison internationale. 83 pour cent sont d'accord avec leurs collègues internationaux, soit 7 pour cent de moins que la moyenne mondiale. Néanmoins, les résultats montrent également dans notre pays à quel point le rôle du CEO est en train de changer en profondeur.
  • 78 % déclarent réfléchir à leur propre style de management, contre 66 % en 2018. Les CEO veulent élargir leurs compétences et souhaitent agir de manière adaptable, orientée vers les relations et l'autoréflexion. Les CEO suisses sont particulièrement soucieux d'obtenir différentes perspectives et recherchent le feed-back de leurs groupes de référence - y compris les membres de l'équipe, le management senior, les CEO et les VRP. 63 % des CEO suisses demandent un feedback lors de l'échange avec le VRP, ce qui est nettement plus élevé que la moyenne internationale de 51 %. Il est également frappant de constater que la famille semble jouer un rôle particulier, surtout en Suisse. Dans ce pays, 62 % des CEO ont indiqué consulter leur partenaire ou un membre de leur famille pour obtenir un feed-back, contre 48 % au niveau mondial. En outre, les CEO féminins en Suisse cherchent bien plus souvent conseil auprès de leur équipe et de la direction que leurs collègues masculins. Elles semblent donc séparer davantage leur vie professionnelle de leur vie privée.
  • 78 % des CEO admettent qu'ils se concentrent sur leur propre changement ou développement - trois fois plus qu'en 2018. Chez les CEO suisses, le taux d'approbation dépasse même 89 pour cent. Les CEO du monde entier s'accordent à dire qu'une "double transformation" est nécessaire pour relever les défis de notre époque : ils estiment que le développement personnel d'un CEO et la croissance de l'entreprise sont indissociables. En ce sens, le résultat le plus frappant est le soutien quasi unanime de mille dirigeants à l'affirmation suivante : "En tant que CEO, je dois être en mesure de changer à la fois moi-même et mon entreprise".
  • Conflits et prise de décision : Deux tiers des CEO indiquent que les critères de prise de décision sont restés inchangés malgré la nouvelle complexité sociale et économique. En outre, moins de la moitié des PDG (44 %) déclarent se sentir en harmonie avec leurs équipes - et ils sont encore moins nombreux à dire la même chose de leur conseil d'administration. Ces deux éléments montrent un potentiel accru de tensions et un besoin accru de collaboration entre les dirigeants et les employés.
  • Près de 500 PDG, soit plus de la moitié des personnes interrogées, considèrent la question des compétences relationnelles comme un point aveugle important.Comme le montre une analyse des commentaires verbaux. Moins de la moitié des CEO (46%) indiquent qu'ils se sentent entièrement en phase avec leurs équipes, et encore moins avec leur conseil d'administration, ce qui indique des tensions accrues et un besoin de coordination en conséquence.
  • L'innovation et l'ESG sont plus importants pour les CEO en Suisse que dans la moyenne mondiale. Alors que les indicateurs financiers figurent en tête de l'agenda des CEO dans le monde entier, les CEO suisses classent les indicateurs d'innovation comme le principal moteur de leurs décisions. Il s'agit d'une progression remarquable par rapport à la moyenne mondiale, qui place les métriques d'innovation en sixième position. Les participants suisses classent également les critères environnementaux, sociaux et de gouvernance un peu plus haut que leurs homologues mondiaux.

Les CEO se distingueraient, outre un solide ensemble de compétences de direction classiques, surtout par un degré accru d'attention, d'adaptation et de capacité relationnelle. Selon Clemens Hoegl et Simone Stebler d'Egon Zehnder Suisse, l'étude montre que les deux dernières capacités peuvent être fortement développées. Ce qui est sûr, c'est que la personnalité des CEO est plus que jamais déterminante pour la prospérité ou non d'une entreprise.

Source et informations complémentaires : www.EgonZehnder.com

(Visité 62 fois, 1 visites aujourd'hui)

Plus d'articles sur le sujet