Donner un visage et une voix aux femmes occupant des postes de direction
Pourquoi parle-t-on toujours de celles qui n'existent pas ? L'association Entreprises au féminin souhaite donner un visage et une voix aux 60 000 femmes occupant déjà des postes à responsabilité.
Les thèmes féminins tels que l'égalité des genres, le Pay Gap et les quotas de femmes ont le vent en poupe en politique, dans l'économie privée et dans les médias. Partout, les femmes semblent manquer de représentantes. On cherche désespérément des oratrices pour des conférences ou des candidates adéquates pour les conseils d'administration. On cite volontiers les statistiques qui montrent que la Suisse est loin derrière en matière de quotas de femmes dans les instances dirigeantes. Mais il est rare que les quelque 60 000 femmes entrepreneurs indépendantes de Suisse, qu'il s'agisse d'entreprises individuelles ou de petites entreprises, figurent dans ces statistiques. Le nouveau comité de l'association Entreprises au féminin, élu le 10 avril, s'engage à donner une voix à ces femmes qui occupent des postes de direction.
Petit, mais d'une importance croissante
Sur les plus de 594 000 indépendants exerçant leur activité principale, plus de 10,3% sont des femmes (bfs, 2017). Elles dirigent des start-ups innovantes, des entreprises individuelles et des petites entreprises. Ces entreprises sont peut-être petites par rapport aux grands groupes internationaux. Mais leur importance est indiscutable lorsqu'il s'agit de modèles commerciaux innovants et agiles, de concilier vie professionnelle et vie familiale et d'offrir des possibilités attrayantes aux employés à temps partiel. Et la quatrième révolution industrielle va encore accroître l'importance économique des travailleurs indépendants dans les secteurs des services, de la technologie et de la santé.
Les statistiques publiées par l'Ofs en 2018 sur les créateurs d'entreprise en Suisse le prouvent également. Avec une tendance à la hausse, 35,3 % de toutes les nouvelles entreprises avaient déjà été créées par des femmes seules en 2017. Et cette tendance peut également être observée sur le long terme : Au deuxième trimestre 2018, les femmes entrepreneurs représentaient 37,3% de tous les entrepreneurs - alors qu'elles n'étaient que 28,2% en 1991.
Une solution de prévoyance propre pour les femmes entrepreneurs
Le fait que 60 000 femmes indépendantes et leurs entreprises ne soient pas prises en compte par la politique et les médias n'est qu'un des défis auxquels les femmes entrepreneurs sont confrontées : Tant qu'elles n'ont pas d'employés, elles sont souvent prises entre le marteau et l'enclume en ce qui concerne la prévoyance du 2e pilier, elles n'ont guère accès aux grandes associations économiques et aux réseaux commerciaux et elles ont du mal à obtenir un soutien public.
C'est pourquoi l'association Entreprises au féminin s'engage depuis 21 ans pour donner un visage et une voix aux femmes qui ont leur propre entreprise. En 2017, par exemple, la première solution de prévoyance intersectorielle pour les entrepreneurs individuels* a été mise en place en Suisse. Avec le nouveau comité élu en avril, il ne s'agira pas seulement de poursuivre les projets couronnés de succès dans les années à venir, mais aussi de lancer de nouvelles initiatives qui donneront plus de visibilité et de poids aux femmes entrepreneurs en Suisse. "Oui, dans de nombreux domaines, il manque des modèles féminins et des candidates. Mais là où nous en avons en Suisse, nous devons leur donner de la visibilité et créer des conditions-cadres qui leur permettent de grandir. C'est une contribution essentielle à la force d'innovation et à l'attractivité de la place économique suisse", déclare Chantal Schmelz, présidente nouvellement élue de l'Association des entreprises féminines.
Plus d'informations : Association des entreprises féminines