Suppression de l'obligation de travailler à domicile : qu'est-ce que cela signifie pour les cadres ?
Suppression de l'obligation de travailler à domicile et plus de recommandation non plus : depuis le 17 février 2022, la plupart des mesures Corona sont supprimées en Suisse. Est-ce que l'on assiste maintenant à un retour au passé en matière de travail hybride ? Un expert donne des recommandations sur les points auxquels les cadres devraient désormais être plus attentifs.
Depuis aujourd'hui, 17 février 2022, après la suppression de l'obligation de travailler à domicile, la recommandation de travailler à domicile fait officiellement partie du passé en Suisse. Seules les règles de protection des travailleurs particulièrement vulnérables restent en vigueur. Les entreprises sont donc désormais libres de continuer à accepter le home office, de proposer des modèles de travail flexibles ou d'obliger à nouveau leurs collaborateurs à être présents au bureau. Cela pourrait faire naître des attentes différentes, ce qui est source de conflits potentiels. Comment les entreprises et les cadres doivent-ils procéder ?
Donner confiance aux collaborateurs
De nombreux collaborateurs devraient y avoir pris goût et ne plus se laisser priver de la liberté de travailler à domicile. C'est la conviction de nombreux experts en GRH, comme Joachim Pawlik, CEO de Pawlik Consultants à Hambourg. Il met en garde contre un retour pur et simple à une présence obligatoire. Selon lui, il est bien plus important que les cadres fassent confiance à leurs collaborateurs. "Ceux-ci le leur rendent doublement", affirme Pawlik. Les employeurs suisses font savoir qu'ils sont conscients de leur responsabilité à cet égard. "Les employeurs continueront à faire preuve de prudence et à éviter autant que possible les contagions sur le lieu de travail ainsi que les absences du personnel grâce à des mesures de protection adaptées. Comme d'habitude, ils veilleront en outre à protéger la santé de leurs collaborateurs dans le cadre de leur devoir légal d'assistance", peut-on lire dans une prise de position de l'Union patronale suisse.
Lors du recrutement, la question du travail mobile devrait devenir décisive. Les talents et les candidats potentiels n'accepteront plus facilement une présence obligatoire trop stricte et une réglementation excessive. Les entreprises qui se montrent ouvertes et flexibles en matière de travail hybride devraient recevoir beaucoup plus de candidatures.
Après la suppression de l'obligation et de la recommandation de travailler à domicile : cinq conseils
- La sécurité d'abord. Les concepts d'hygiène sont la normalité. Mais c'est justement lorsque davantage de personnes se retrouvent à nouveau au bureau qu'elles devraient être respectées de manière conséquente. Le cadre est ici un modèle. Il ne doit pas laisser s'installer une pression de groupe dans laquelle le "nous sommes enfin à nouveau ensemble" donnerait lieu à un comportement trop laxiste.
- Donner une sécurité psychologique. Tout le monde n'a pas le courage de faire part de ses soucis. Surtout quand on entend des remarques du genre : "Oh, c'est bon maintenant". Le rôle central du cadre sera de prêter attention aux interprétations très différentes de la situation actuelle et d'en tenir compte - dans la mesure où les exigences de l'entreprise le permettent.
- Tester de nouvelles solutions. Les cadres devraient avoir le courage d'essayer de nouveaux modèles avec distance et présence et d'acquérir de l'expérience avant de fixer des règles. Il vaut mieux procéder de manière pragmatique : essayer, réfléchir ensemble et apprendre. Ce n'est qu'ensuite qu'une règle est fixée.
- Repenser le bureau. Les gens ne viennent plus au bureau pour travailler seuls. Pour les faire sortir de leur bureau à domicile, il faut leur offrir une communauté. Pour ce faire, il faut des zones sans zoom et des journées où l'on peut repenser l'aménagement des bureaux - sans pour autant transformer les locaux, organiser des déjeuners en commun...
- La confiance plutôt que l'obligation. Les règles contraignantes sont le dernier recours. Il vaut mieux discuter ensemble et décider que "ce serait bien que tout le monde soit là ensemble le mercredi" plutôt que d'obliger les collaborateurs à le faire "d'en haut". La confiance est la règle la plus importante, les collaborateurs la payent deux fois.
Pour plus d'informations sur le travail hybride, voir ici (Source : Pawlik Group, Hambourg)