Des métiers d'apprentissage "impopulaires" : Les offensives d'image des associations de branche sont payantes
Des métiers comme celui de boucher ou de technologue en industrie laitière ont du mal à trouver de la relève. Le fait que l'image de la consommation de viande et de lait soit ternie par la multitude de nouvelles tendances alimentaires et diététiques est un facteur aggravant. Mais les associations sectorielles prennent le contre-pied et misent sur des campagnes d'image, à l'instar de la Société suisse d'économie laitière (SSEL).
Après les vacances d'été, des milliers de jeunes en fin de scolarité commenceront à nouveau leur formation professionnelle initiale. Toutes les entreprises formatrices n'ont pas encore réussi à pourvoir leurs places d'apprentissage. Les apprentissages sont particulièrement difficiles dans les secteurs où l'artisanat est encore très demandé. Dans l'édition actuelle de l'ORGANISATEUR, nous évoquons les points suivants les apprentissages "populaires" et "moins populaires". et sur les mesures par lesquelles les associations sectorielles font la promotion des carrières professionnelles dans l'artisanat et le commerce.
Campagne pour les apprentissages dans l'industrie laitière
L'économie laitière suisse doit également lutter pour assurer la relève professionnelle. C'est pourquoi elle a nettement renforcé ses efforts de promotion de la relève dans les métiers de technologue en industrie laitière et d'employé(e) en industrie laitière au cours des deux dernières années. Ainsi, ce n'est pas seulement l'ensemble de la présentation avec le logo, le site Internet, les médias sociaux et les salons professionnels qui est nouveau. Les produits sont également de plus en plus utilisés comme supports publicitaires pour la profession. Après que le Schwyzer Milchhuus et Migros aient déjà équipé 100 000 bouteilles de lait d'une publicité pour la relève en novembre 2016, Emmi, la plus grande entreprise suisse de transformation du lait, a équipé ses emballages de lait d'une surface publicitaire pour le métier de technologue en industrie laitière à l'automne 2017. 1,8 million d'emballages ont ainsi été mis en vente et ont motivé à "mélanger la nature avec la technique et un peu de magie". La publicité renvoyait à un concours en ligne : en répondant à quelques questions, on pouvait avec un peu de chance gagner un couteau à fromage suisse de Victorinox.
Aller "chercher" les jeunes dans leur vie quotidienne
Derrière cette action se cache l'idée que "les décisions professionnelles les plus importantes des jeunes sont prises dans leur environnement personnel, comme l'a montré une étude sur le choix des professions auprès de 1000 personnes", explique Hans Aschwanden, président de la Société suisse d'industrie laitière, qui dirige la promotion de la relève dans l'industrie laitière pour 500 fromageries et 20 entreprises industrielles. "Lorsque les parents et les jeunes abordent le métier de technologue du lait par le biais des produits, ils font le lien avec le plaisir qu'ils éprouvent souvent au quotidien, qu'ils consomment du lait, du fromage, des yaourts, des glaces, des milk-shakes ou des cafés latte".
La campagne semble avoir porté ses fruits : Selon les données de l'association, huit pour cent de nouveaux apprentis en plus ont été enregistrés en peu de temps. Mais le président Hans Aschwanden est conscient qu'il faut du temps pour obtenir un effet durable. "Nous avons fixé un objectif ambitieux de 500 apprentis. Nous sommes toutefois conscients que l'évolution démographique va à l'encontre de cet objectif. De plus en plus de branches doivent faire face à une perte de 20% à 40% apprentis en moins, bien que de plus en plus d'argent soit investi dans le recrutement de la relève. Nous sommes donc d'autant plus heureux de constater que dans l'industrie laitière, les efforts conjugués des fromageries et de l'industrie commencent à porter leurs fruits et que nous observons une tendance à la hausse".
La numérisation touche aussi les métiers de l'enseignement de l'économie laitière
Et on peut aller loin en tant que technologue du lait qualifié. C'est le cas d'Isidor Lauber. Le directeur du site d'Emmi Ostermundigen a commencé il y a 30 ans chez Emmi en tant que maître laitier et dirige depuis 2003 le site d'Ostermundigen avec 600 collaborateurs et 35 apprentis. Et tout récemment, 24 jeunes talents issus des cantons de Saint-Gall, de Zurich, de Thurgovie, de Schaffhouse, d'Appenzell Rhodes-Extérieures et des Grisons ont prouvé qu'ils pouvaient produire du plaisir à partir du lait lors du troisième championnat professionnel de Suisse orientale des technologues en industrie laitière, organisé au BZWU de Flawil. Pour la première fois, deux apprenties se sont hissées aux premières places. Elles montrent que dans les fromageries et les entreprises industrielles laitières, les femmes fournissent des prestations aussi bonnes que leurs collègues masculins. Grâce à la numérisation croissante, la force physique compte de moins en moins, au profit de la motivation, d'un travail précis et de connaissances en microbiologie et en chimie.
Plus d'informations : www.milchtechnologe.ch