L'approvisionnement informatique à la lumière de la transformation numérique
La septième conférence sur les achats informatiques a de nouveau battu le record d'affluence. Devant plus de 380 acheteurs, conseillers et fournisseurs informatiques, les marchés publics ont été abordés sous différentes perspectives.
La conférence de cette année sur les marchés publics dans le domaine de l'informatique s'est penchée sur le changement numérique du point de vue du législatif, du judiciaire et de la pratique. La révision de la loi sur les marchés publics de la Confédération ainsi que des solutions innovantes pour les systèmes de billetterie dans les transports publics ont fait l'objet de présentations. La conférence sur les marchés publics informatiques s'adresse aux acheteurs, aux fournisseurs, aux conseillers et aux juristes qui travaillent dans le domaine des marchés publics. Elle est organisée par le Centre de recherche sur la durabilité numérique de l'Université de Berne, l'Unité de pilotage informatique de la Confédération UPIC, la Conférence suisse sur l'informatique CSI, swissICT et CH Open.
La LMP dans les méandres de la loi
La conseillère nationale Kathrin Bertschy a donné au plénum un aperçu des coulisses législatives. Le principe "bon marché n'est pas toujours bon marché" a guidé jusqu'ici les débats sur la révision de la loi sur les marchés publics. Les dispositions contraignantes proposées en matière de durabilité et de transparence (coûts du cycle de vie et principe de transparence) ont été acceptées par le Conseil national. Les délibérations du Conseil des Etats, au cours desquelles ces points et d'autres points controversés, tels que l'assujettissement des entreprises publiques et la réglementation de la récusation, seront mis au banc d'essai, sont encore attendues. Le calendrier le montre : La nouvelle loi n'est pas attendue avant 2020.
Le juge Marc Steiner a également souligné l'importance de la transparence comme principe directeur de la révision. Au moyen d'arrêts du Tribunal administratif fédéral, il a montré comment la jurisprudence se répercute sur les efforts législatifs et inversement. La présentation a mis l'accent sur les aspects de bonne gouvernance. L'acquisition de technologies de l'information, en particulier, est sujette à des adjudications peu scrupuleuses et à des abus. La lutte contre la corruption sera désormais inscrite dans les objectifs de la loi. Il s'agit certes d'un signal fort, mais les détails ne sont pas encore au point : la réglementation de la récusation (art. 13) proposée par le Conseil fédéral est par exemple "un scandale". En conclusion, il a montré que le changement de paradigme de la concurrence par les prix à la concurrence par la qualité ne fait pas seulement partie de la révision, mais qu'il est également un sujet de jurisprudence.
Transformation numérique pour le public
Les innovations ne sont pas seulement poussées par les pouvoirs législatif et judiciaire, mais aussi par la pratique. Ainsi, la start-up FAIRTIQ révolutionne le système de billetterie dans les transports publics. Son fondateur, Gian-Mattia Schucan, est l'ancien responsable de la billetterie aux CFF et prouve, avec sa nouvelle application, comment les processus actuels peuvent être fondamentalement bouleversés par la transformation numérique. Le projet lancé par le centre de recherche sur la durabilité numérique promet une autre révolution. www.intelliprocure.ch. Cette plateforme offre plus d'intelligence dans le processus d'achat grâce à l'analyse des données Simap. Du côté de simap.ch aussi, il y a des nouveautés. Thomas Fischer, membre du comité directeur de simap.ch et responsable de la conférence sur les achats du canton de Berne, a présenté le projet simap2019. La plateforme d'e-procurement modulaire basée sur l'open source doit être mise en ligne le 1er mai 2019. En outre, avec huit sessions spécialisées, la conférence a offert aux participants la possibilité d'approfondir d'autres thèmes liés à l'informatique et aux achats.