Indice du climat des affaires : la crise Corona touche durement la branche MEM
L'indice Swissmechanic du climat des affaires pour les PME de la branche MEM s'est stabilisé à un bas niveau en juillet. Selon l'enquête trimestrielle réalisée par BAK Economics à la demande de Swissmechanic, l'activité de production s'est certes déroulée plus facilement qu'en avril, mais 89% des entreprises souffrent désormais d'un manque de commandes.
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L'enquête trimestrielle menée en juillet par Swissmechanic et BAK Economics auprès d'environ 300 PME de la branche MEM montre que le foyer de crise dans la branche MEM se déplace de plus en plus du côté de l'offre vers celui de la demande. Certes, une partie des entreprises est encore touchée en juillet par des interruptions dans les chaînes de livraison (19%) et des pertes de personnel (12%), mais leur nombre a diminué de plus de moitié par rapport à avril.
L'indice du climat des affaires indique une grave récession
L'indice du climat des affaires montre à quel point les PME de la branche MEM sont touchées par la crise Corona : 27 pour cent des entreprises doivent procéder à des licenciements, 63 pour cent ont réduit leurs dépenses d'investissement et ont annoncé encore plus de chômage partiel. Pour l'évolution future, il n'y a toutefois pas que des signaux négatifs. Par exemple, les entrées de commandes ne devraient plus baisser autant au troisième trimestre qu'au deuxième. "La crise de Corona a plongé l'économie suisse dans une grave récession, la branche MEM s'étant encore plus effondrée que l'ensemble de l'économie", constate Jürg Marti, directeur de Swissmechanic, qui ajoute : "Le problème principal est le manque de commandes".
Le manque de commandes s'accentue encore
La part des entreprises pour lesquelles le manque de commandes constitue le principal problème a augmenté en juillet pour atteindre 89 % (avril 63%). Près de la moitié s'attend à ce que le manque de commandes dure encore plus de six mois. Le contexte est que les clients finaux de la branche MEM n'effectuent plus que les investissements les plus nécessaires en raison de l'effondrement global de la conjoncture, de la grande incertitude et du besoin accru de liquidités.
La chute spectaculaire des exportations au deuxième trimestre 2020, de 25% sur l'ensemble de la gamme de produits MEM, atteste également de cette faiblesse de la demande, alimentée par la force du franc. Les prix à la production ont également diminué durant la même période, mais de manière modérée.
Gel des embauches et chômage partiel
Le secteur contre-attaque fortement. Environ 70 pour cent des entreprises ont gelé les embauches et demandé le chômage partiel. Au deuxième trimestre, 29 pour cent de chômage partiel ont été décomptés en moyenne dans la branche, et ce chiffre devrait atteindre 34 pour cent au troisième trimestre. Le fait que le Conseil fédéral ait décidé à la mi-août de prolonger jusqu'à la fin de l'année les facilités d'exécution pour l'indemnisation du chômage partiel va dans le sens des cantons et bien sûr aussi de l'économie ébranlée. Par rapport au mois d'avril (16%), la part des entreprises qui déclarent procéder à des licenciements a également augmenté (27% en juillet). Mais les entreprises MEM ne s'attaquent pas seulement au personnel, deux tiers d'entre elles économisent également sur les investissements.
Comportement Signes positifs
Au milieu des mauvaises nouvelles, il y a toutefois aussi des signes positifs modérés. Marti : "Les PME interrogées s'attendent à un léger ralentissement de l'effondrement des commandes au troisième trimestre. En outre, moins d'entreprises qu'en avril font état de problèmes de liquidités et seule une petite minorité (5%) continue de voir un risque sérieux de faillite". De même, la majorité des PME interrogées maintiennent leurs projets de R&D et de formation continue prévus.
Source : Swissmechanic