Transformation numérique : les cadres suisses voient les modèles commerciaux en danger

Selon une étude actuelle de Dell EMC, presque tous les décideurs suisses interrogés (96%) jugent leur degré de maturité numérique de manière plutôt réservée. Seuls 4 pour cent se considèrent comme des adopteurs numériques ; aucune entreprise ne se sent appartenir au groupe des leaders numériques. Les résultats de l'étude, collectés à l'échelle mondiale, confirment également cette tendance : De nombreux changements numériques se dessinent.

Le changement numérique attise les craintes. (Graphique : Coloures-pic - Fotolia.com)

Environ 4000 participants de 16 pays ont exprimé leur opinion sur la quatrième révolution industrielle dans le cadre d'une enquête menée par Dell Technologies dans le monde entier ; en Suisse, 200 personnes ont été interrogées. Selon cette enquête, 93% des managers suisses (78% au niveau mondial) considèrent les start-up numériques comme une menace pour leur propre entreprise. Dans le monde entier, 45% des participants à l'étude s'inquiètent du fait que leurs modèles commerciaux actuels pourraient devenir obsolètes d'ici cinq ans au plus tard face à la concurrence des start-ups nativement numériques - avec un résultat de 60%, la Suisse se situe même nettement au-dessus de cette valeur. En Suisse notamment, de nombreuses entreprises ressentent déjà la pression d'agir : 71 pour cent des personnes interrogées en Suisse font état de changements massifs sur le marché au cours des trois dernières années en rapport avec la numérisation progressive et les nouvelles applications de l'Internet des objets - ici aussi, on constate un écart par rapport aux valeurs globales du sondage (52 pour cent).

Les défis de la transformation numérique

Rares sont les entreprises qui ont déjà achevé en grande partie la transformation numérique de leur propre organisation. En conséquence, la plupart des entreprises ne disposent pas encore d'une approche de solution globale qui leur permettrait de relever le défi numérique. Pour que la numérisation soit un succès dans notre pays, 74% des Suisses et 73% des autres participants à l'étude estiment que la transformation numérique doit être menée à l'avenir sur un front plus large, dans toute l'entreprise.

De leur propre aveu, seules 38% des entreprises suisses (36% au niveau mondial) répondent actuellement aux exigences importantes de leurs clients en matière de sécurité améliorée, de services disponibles 24 heures sur 24 et d'accès plus rapide aux informations. 62 % (64 % au niveau mondial) n'agissent pas encore sur la base de connaissances en temps réel. Selon les auteurs de l'étude, ce sont justement les facteurs de réussite décisifs à l'ère du numérique. S'ils ne sont pas atteints, cela pourrait être le début d'une crise numérique.

Selon 71% des décideurs suisses, les changements numériques sont poussés par les concurrents et les start-ups ; la pression exercée par le comité directeur et la direction (46%) ainsi que par les clients (33%) est un peu moins forte. Les résultats globaux de l'étude contrastent avec ce constat : 56% des entreprises du monde entier ont indiqué être soumises à une pression considérable en matière de changement de la part de leurs clients, les concurrents/start-ups (46%) et l'état-major/la direction (41%) étant les deuxièmes et troisièmes facteurs les plus souvent cités.

Plan de sauvetage numérique

Les autres résultats de l'étude Dell-EMC confirment qu'il existe encore quelques obstacles sur la voie du succès numérique. Seuls 16% des participants suisses à l'étude ont déjà établi un compte de résultat numérique. Les entreprises suisses sont donc nettement à la traîne dans le contexte mondial (36% dans le monde). Seuls 32% des entreprises (46% au niveau mondial) ont inscrit leurs objectifs de numérisation dans toutes les directives des services et du personnel. En revanche, une entreprise sur deux (35% au niveau mondial) coopère avec des start-ups et adapte leur modèle d'innovation ouvert. 54% des entreprises suisses (38% au niveau mondial) ont même déjà nommé un comité de direction chargé d'évaluer les progrès numériques.

Face à l'évolution des exigences du marché, les entreprises suisses ont commencé à accélérer le rythme de leur transformation : 72% (73% au niveau mondial) s'accordent à dire qu'elles doivent donner la priorité à une stratégie technologique centralisée au sein de l'entreprise. 70 pour cent (66 pour cent au niveau mondial) prévoient d'investir dans l'infrastructure et de développer davantage de compétences numériques. En outre, 65 pour cent (72 pour cent au niveau mondial) veulent étendre leurs capacités de développement de logiciels. Les investissements informatiques sont prévus en Suisse, par ordre de priorité, dans les quatre domaines suivants : Technologies de l'Internet des objets, infrastructures convergentes, solutions ultra-hautes performances et Big Data Analytics.

A quel "niveau de numérisation" se trouvent les entreprises ?

Les résultats de l'étude sont complétés par un indice de transformation numérique, basé sur l'auto-évaluation des participants et reflétant le degré de maturité numérique des entreprises interrogées. Selon cet indice, les entreprises du monde entier :

  • 5 pour cent (en Suisse, aucune des entreprises interrogées) font partie des Digital Leaders : pour ce groupe, la transformation numérique est pour ainsi dire ancrée dans l'ADN de l'entreprise.
  • 14 pour cent (4 pour cent en Suisse) font partie des Digital Adopters qui disposent déjà d'un plan de transformation mûri et des moyens d'investissement correspondants.
  • 34% (54% en Suisse) font partie du groupe des évaluateurs numériques qui s'approchent prudemment de la transformation et planifient des initiatives et des investissements dans ce sens pour l'avenir.
  • 32% (29% en Suisse) font partie des "Digital Followers". Dans ce groupe, il n'y a pratiquement pas eu d'investissements dans la numérisation jusqu'à présent ; les plans d'avenir correspondants ont encore un caractère très provisoire.
  • 15 pour cent (13 pour cent en Suisse) font partie des Digital Laggards, les retardataires sans plan de numérisation dédié, qui n'ont pratiquement pas engagé les moyens d'investissement correspondants.

Source : Dell EMC

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