Une croissance des exportations supérieure à la moyenne est attendue
Les Export Forecast d'Euler Hermes prévoient une croissance des exportations toujours supérieure à la moyenne. Les Etats-Unis ont remplacé l'Allemagne comme principal pays d'exportation de la Suisse. L'économie mondiale va continuer à se redresser, mais des indicateurs négatifs sur les marchés financiers, l'évolution incertaine de la pandémie de Corona ou le conflit ukrainien freinent l'euphorie.
Au premier trimestre 2022, l'indice Euler Hermes Export Forecast se situe également, avec 0,69 point, nettement au-dessus de la limite de zéro point, qui indique le chemin de croissance moyen à long terme de l'industrie exportatrice suisse. Malgré un recul de 0,26 point par rapport au trimestre précédent, l'indicateur indique une croissance des exportations supérieure à la moyenne d'environ 10 %. Au cours des 20 dernières années, il n'a été supérieur que dans 20 pour cent des cas.
L'industrie toujours sous pression
L'enjeu est toujours le même L'industrie en raison de problèmes d'approvisionnement persistants sous une forte pression. C'est pourquoi le début d'année de l'économie suisse devrait être plutôt modeste. Les entreprises hésitent à faire de gros investissements, la consommation souffre de la vague omicron actuelle et de la forte hausse de l'inflation. Malgré ces freins, il ne faut pas s'attendre pour l'instant à un nouvel effondrement de l'économie grâce à de fortes impulsions de croissance dans les secteurs de la chimie, de la pharmacie, de l'informatique et des services financiers, estime Euler Hermes. "Dès le printemps, les perspectives conjoncturelles devraient à nouveau s'éclaircir nettement", prévoit Katharina Utermöhl, économiste Europe chez Euler Hermes. "Le stress de la chaîne d'approvisionnement et les pressions inflationnistes diminueront alors progressivement. Dans le même temps, la consommation privée reprendra le dessus, parallèlement à une baisse de l'activité infectieuse. L'épargne privée accumulée, la bonne situation du marché du travail et le taux élevé d'utilisation des capacités constituent un terrain propice à une reprise robuste". Au total, Utermöhl s'attend à une croissance du commerce mondial de 5,4 pour cent en 2022 (2023 : +4,0 pour cent). Pour le PIB, on s'attend à une augmentation de 3,0 % (2023 : +1,8 pour cent). La croissance économique ralentirait donc par rapport à 2021, mais l'économie suisse continuerait de croître à un rythme supérieur à la moyenne.
La Suisse affiche l'indice des directeurs d'achat le plus élevé au monde
Malgré les bonnes chances d'une poursuite de la reprise de l'économie mondiale, il existe des risques susceptibles de nuire à la conjoncture : La pandémie Corona, des indicateurs négatifs sur les marchés financiers et la guerre à la frontière russo-ukrainienne. La guerre devrait peser davantage sur les flux commerciaux déjà affectés aujourd'hui. "Bien sûr, la Suisse ne pourrait pas échapper à un stress supplémentaire sur les marchés mondiaux", commente Stefan Ruf, CEO d'Euler Hermes Suisse, "mais l'industrie suisse se porte très bien. C'est ce qu'indique le J.P. Morgan Global Manufacturing (PMI), le principal indicateur des directeurs d'achat de l'industrie. La Suisse affiche 63,8 points. Aucun autre pays au monde n'a un score aussi élevé. Cela prouve la forte position concurrentielle de la Suisse. Le portefeuille de destinations largement diversifié par les entreprises exportatrices est également utile". Au niveau mondial, le PMI s'est établi à 53,2 points. Il s'agit d'une baisse par rapport au trimestre précédent (54,3). Les taux de croissance des entrées de commandes ont baissé. La hausse des nouvelles affaires a été la plus faible depuis un an et demi. Les nouvelles affaires à l'exportation se sont contractées pour la première fois depuis plus d'un an, tant dans l'industrie des biens de consommation que dans celle des biens intermédiaires. Les perspectives pour l'industrie manufacturière mondiale restent globalement positives. Les perspectives de croissance, associées à l'apurement des carnets de commandes après les récents retards dans les chaînes d'approvisionnement, encouragent également la poursuite de la création d'emplois. Les effectifs ont augmenté en janvier dans la zone euro, aux États-Unis et au Japon. En Chine et en Inde, les effectifs ont diminué.
Croissance des exportations supérieure à la moyenne, en particulier vers les États-Unis
En 2021, les exportations suisses ont atteint un nouveau niveau record de 15,2 % et les importations ont augmenté de 10,1 %. Cela a fait grimper l'excédent de la balance commerciale à 58,7 milliards de francs. L'industrie exportatrice suisse a pu vendre davantage de marchandises dans les trois principales régions économiques. Les livraisons vers l'Europe (+18,1%) et l'Amérique du Nord (+17,0%) ont connu une croissance à deux chiffres. Les exportations vers l'Asie ont augmenté de 9,0 pour cent. Les Etats-Unis ont remplacé l'Allemagne comme principal pays d'exportation de la Suisse. En ce qui concerne les importations, ce sont surtout les achats supplémentaires de produits chimiques et pharmaceutiques (+7,1 pour cent), notamment d'articles immunologiques, ainsi que les importations de denrées alimentaires et de produits d'agrément qui ont pesé dans la balance. Les secteurs de la bijouterie et de la joaillerie ainsi que des véhicules, encore malmenés l'année précédente, ont enregistré une hausse de respectivement 2,8% et 2,4%.
Source : Euler Hermes