Rana-Plaza : Lettre ouverte aux entreprises de mode pour un accord de sécurité
Pour que des catastrophes comme celle du Rana-Plaza ne se reproduisent plus, la Campagne Clean Clothes a lancé, avec d'autres organisations, un accord sur la sécurité des bâtiments. Cet "accord" révolutionnaire a déjà été signé par 145 groupes de mode internationaux, mais en Suisse, seul Tally Weijl l'a signé jusqu'à présent. C'est pourquoi Public Eye lance maintenant une lettre ouverte à Chicorée, Coop & Co.
Le 24 avril 2013, le complexe industriel Rana Plaza s'est effondré dans un quartier périphérique de Dacca, ensevelissant des milliers de personnes. Le 24 avril 2018 marquera le cinquième anniversaire de cette catastrophe qui a tué 1138 personnes au Bangladesh et en a blessé plus de 2000, parfois grièvement. A l'occasion du cinquième anniversaire de cet accident causé par des défauts de construction et l'appât du gain, Public Eye et la Campagne Clean Clothes appellent toutes les entreprises de vêtements produisant au Bangladesh à adhérer enfin à l'"Accord on Fire and Building Safety in Bangladesh".
Plus de 145 entreprises internationales ont déjà signé l'accord récemment prolongé. Mais jusqu'à présent, une seule entreprise suisse, Tally Weijl, en fait partie. D'autres producteurs suisses de vêtements comme Chicorée, Coop, Mammut, Manor, Migros et Zebra font certes produire à bas prix au Bangladesh, mais ignorent l'accord et misent tout au plus sur des initiatives volontaires.
L'accord sur la sécurité des bâtiments a été créé après le Rana Plaza afin de compléter ce patchwork de mesures individuelles non contraignantes et aux effets souvent incertains par un programme général et juridiquement contraignant. Le fait est que l'"Accord" a rendu les emplois de près de deux millions d'ouvriers du textile plus sûrs. Jusqu'à présent, des équipes d'inspection ont passé au crible plus de 1600 usines et identifié plus de 118 500 dangers dans le domaine de la protection contre les incendies, des installations électriques et de la statique. 83 pour cent de ces risques ont été éliminés.
Toutes les entreprises de production du Bangladesh qui n'adhèrent pas à l'accord, malgré ses effets reconnus, privilégient des mesures volontaires propres à l'entreprise plutôt que des programmes contraignants à l'échelle du secteur. Cependant, compte tenu de l'ampleur du problème, de telles mesures peuvent au mieux compléter l'accord sur la sécurité des bâtiments, qui est juridiquement contraignant pour l'ensemble du secteur, mais ne peuvent certainement pas le remplacer.
C'est pourquoi Public Eye appelle la population suisse à augmenter la pression sur les entreprises de mode suisses plus éloignées du Rana Plaza en signant la lettre ouverte "Plus jamais de Rana Plaza".
Plus d'informations ici ou auprès de :
David Hachfeld, expert en textile du Public Eye, 044 277 79 14, david.hachfeld@publiceye.ch