Étude : les salariés suisses ont un autre tic-tac

Lorsqu'il s'agit de l'attractivité d'un employeur ou des raisons pour lesquelles les collaborateurs restent fidèles à une entreprise, les employés suisses ont d'autres priorités que leurs collègues à l'étranger. Comme trop peu d'entreprises en ont pris conscience jusqu'à présent dans notre pays, il est nécessaire d'agir au niveau de la gestion du personnel pour pouvoir rester dans la course aux talents.

En raison des possibilités de soutien numérique, la répartition entre activités hautement qualifiées et activités de soutien va changer radicalement.

"En Europe, le salaire de base est cité en premier depuis des années. Nous attribuons le fait que ce facteur ait désormais gagné en importance en Suisse à l'incertitude économique subjectivement ressentie dans ce pays également", explique Olaf Lang, directeur du département de conseil Talent & Rewards chez Willis Towers Watson.

Deux études récentes de Willis Towers Watson montrent qu'il existe en Suisse un besoin de rattrapage en ce qui concerne l'agenda de modernisation de la gestion des ressources humaines. Elles révèlent que les points de vue des employés et des employeurs divergent encore largement en ce qui concerne les facteurs importants pour l'acquisition, la fidélisation et la motivation des collaborateurs. Cette situation, ainsi que les lacunes dans les compétences de direction, mettent en péril l'engagement durable des collaborateurs et donc le succès de l'entreprise.

Au niveau européen, le salaire de base (1), la sécurité de l'emploi (2) ainsi qu'un travail stimulant (3) font partie des raisons les plus souvent citées pour expliquer l'attrait d'un employeur du point de vue des employés. Ces facteurs sont également cités en premier lieu en Suisse, mais dans un ordre différent. Dans ce pays, l'activité stimulante arrive en tête, suivie du salaire de base et de la sécurité de l'emploi. Le salaire se place donc désormais dans le top 3 par rapport à 2014 (6e rang) et 2012 (4e rang).

Importance du salaire de base

"En Europe, le salaire de base est cité en premier depuis des années. Nous attribuons le fait que ce facteur ait désormais gagné en importance en Suisse à l'insécurité économique ressentie subjectivement dans ce pays également. Il apparaît clairement que les besoins fondamentaux de l'activité, comme par exemple la rémunération, la sécurité de l'emploi et autres, gagnent en importance", explique Olaf Lang, responsable du département de conseil Talent & Rewards chez Willis Towers Watson.

Par sécurité de l'emploi, on n'entend pas seulement le souci de perdre son poste, mais aussi la continuité, la stabilité d'une activité ou la sécurité générale de la carrière.

Mot-clé : Fidélisation des employés

D'autres différences par rapport à l'échantillon global apparaissent dans la plus grande importance accordée par les employés suisses aux collègues compétents, à l'organisation flexible du travail et aux temps de trajet entre le domicile et le lieu de travail. Si ce dernier facteur joue un rôle moins important pour le recrutement, la proximité du lieu de travail arrive même en troisième position parmi les facteurs les plus importants pour la fidélisation des collaborateurs.

En ce qui concerne la fidélisation, les employés citent respectivement en première et deuxième position un package salarial attractif et les possibilités de développement de carrière. "Il est important de savoir que d'autres facteurs sont à prendre en compte pour la fidélisation des collaborateurs et d'en tenir compte dans la stratégie RH. Car si ces facteurs ne sont réalisables que par un changement, les employés suisses profitent d'un marché du travail toujours sain", souligne Olaf Lang.

Besoin de rattrapage de la part des employeurs

Les employeurs ont du retard à rattraper en ce qui concerne l'évaluation des principaux intérêts des collaborateurs. Pour ces derniers, le package salarial est le premier besoin de base à assurer. Viennent ensuite les opportunités de carrière, la sécurité de l'emploi ou la proximité du lieu de travail. Pour d'autres facteurs de fidélisation, les employeurs évaluent également l'importance de manière différente, voire erronée. Ainsi, selon l'étude Willis Towers Watson Global Workforce Study 2016, la relation avec le supérieur hiérarchique ou l'organisation flexible du travail ne jouent aucun rôle dans la décision des collaborateurs de rester fidèles à une entreprise.

En raison des nouvelles possibilités de soutien technique et numérique, la répartition entre activités hautement qualifiées et activités de soutien va changer de manière drastique. "Les entreprises devront donc à l'avenir regarder encore plus attentivement que par le passé de quel savoir-faire elles ont besoin pour quelles tâches et avec quelles offres - qu'il s'agisse du salaire, du contenu du travail, de l'ambiance de travail ou des possibilités de développement - elles peuvent attirer les collaborateurs ou les freelances adéquats. Les exigences en matière de compétences de direction des managers augmentent ainsi notamment", souligne Lang.

Vous pouvez commander la présentation en anglais des principaux résultats sur willistowerswatson@open-up.ch.

(Visité 70 fois, 1 visites aujourd'hui)

Plus d'articles sur le sujet