Obligation d'annoncer les postes vacants : une entreprise sur quatre limitée

L'efficacité de l'obligation d'annoncer les postes vacants, en vigueur depuis l'été 2018, est controversée. Une nouvelle étude montre aujourd'hui que, suite à cette obligation d'annonce, un quart des entreprises voient de fortes restrictions dans le recrutement.

Obligation d'annoncer les postes vacants : la procédure d'annonce est certes jugée simple, mais la qualité des dossiers laisse à désirer. (Image : Fotolia.com)

Six mois après l'introduction de l'obligation d'annoncer les postes vacants, une entreprise sur quatre se sent limitée dans son recrutement. C'est ce que montre une enquête menée auprès de 650 directeurs et responsables du personnel par l'institut d'études de marché et de recherches sociales gfs-zürich pour swissstaffing et l'Union suisse des arts et métiers. La part des entreprises qui se sentent fortement concernées par les restrictions et la surcharge administrative est encore plus élevée, puisqu'elle atteint 39%. La raison : à chaque poste vacant, il faut vérifier l'obligation d'annonce et, le cas échéant, procéder à une annonce.

L'obligation de déclarer freine le recrutement

"De nombreuses entreprises ont besoin de personnel à court terme en cas de pics de commandes ou d'événements imprévus tels que des accidents ou des maladies. Pour pouvoir pourvoir rapidement les postes vacants, le délai de cinq jours pour les appels d'offres est beaucoup trop long. De nombreuses entreprises clientes d'entreprises de travail temporaire ont besoin des collaborateurs recherchés dans les 24 heures", explique Leif Agnéus, président de swissstaffing et directeur général de Manpower Suisse, pour expliquer le pourcentage élevé d'entreprises soumises à des restrictions. Conséquence : des retards, une qualité moindre, des heures supplémentaires pour le personnel en place, des commandes perdues.

Processus d'annonce réussi, propositions de candidats insuffisantes

L'accent mis par la Confédération et les cantons sur une procédure d'annonce conviviale pour l'économie a porté ses fruits. 80% des entreprises interrogées trouvent l'examen de l'assujettissement et le processus d'annonce simples. Un grand retard doit être comblé en ce qui concerne les propositions de candidats des ORP. Seules 31% des entreprises interrogées les jugent bonnes. Au vu de ces chiffres, le CN Hans-Ulrich Bigler, directeur de l'Union suisse des arts et métiers, prend position : "Tant que la qualité des dossiers des ORP ne s'améliore pas, une extension de l'obligation d'annonce aux professions dont le taux de chômage est supérieur à 5 pour cent n'est pas judicieuse et ne fait qu'alourdir la charge administrative des PME".

L'obligation de déclarer les postes vacants touche particulièrement la Suisse romande

Une analyse de l'enquête par canton le montre : L'obligation d'annoncer les postes vacants touche particulièrement la Suisse romande. Dans le canton de Genève et le canton de Vaud, 72 et 60 pour cent des entreprises indiquent être fortement touchées par l'obligation d'annoncer les postes vacants. De plus, dans le canton de Genève, 44 pour cent des entreprises se sentent fortement limitées dans le recrutement. "Dans le canton de Genève, il y a plus d'emplois que d'habitants en âge de travailler. Il est donc particulièrement important de pouvoir recruter sans complications", explique l'économiste de swissstaffing Marius Osterfeld. Compte tenu de la pénurie de main-d'œuvre qualifiée et de la concurrence internationale, l'objectif devrait être de créer un marché de l'emploi plus transparent, tout en préservant le marché libéral du travail. Pour les responsables politiques à Berne, les résultats de l'enquête sont un appel au réveil, car il faut s'attendre à une nouvelle augmentation de la charge pour l'économie en raison de l'extension de l'obligation d'annoncer les postes vacants en 2020 et de l'introduction de contrôles.

Source : Swissstaffing

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