Le conseil en outplacement pour les professionnels et les cadres augmentera en 2021
La situation actuelle et les perspectives toujours aussi sombres mettent les entreprises et le management à rude épreuve, notamment parce que de nombreux spécialistes et cadres perdent leur poste en raison du phénomène Corona. L'association suisse de l'outplacement ACF (Association suisse des entreprises pour le changement personnel et organisationnel) enregistre donc actuellement une nette augmentation des mandats de conseil correspondants.
Alors que lors de la première vague Corona au printemps, les licenciements ont été plutôt freinés, en partie grâce au chômage partiel, et que les entreprises se sont encore montrées réticentes à licencier, l'association professionnelle suisse pour l'outplacement ACF (Association suisse des entreprises pour le changement personnel et organisationnel) observe à nouveau une nette augmentation depuis septembre. Il semble qu'une certaine correction du marché et du secteur se soit accélérée. L'ACF voit d'autres raisons dans le fait que certaines entreprises ont anticipé des réorganisations prévues, mais que certaines ont aussi mis en veilleuse leurs plans de restructuration justement à cause de Corona, tout en investissant un peu moins dans les collaborateurs existants.
Le conseil en outplacement va se développer
L'association professionnelle suisse pour l'outplacement s'attend donc à une deuxième vague de licenciements au cours du semestre d'hiver, dont l'ampleur est encore incertaine. En fonction de l'évolution et d'un éventuel renforcement des mesures actuelles de la Confédération et des cantons, le marché du travail ne se rétablira qu'avec un certain retard. Selon l'ACF, la demande de conseils professionnels et de services personnalisés dans le domaine de l'outplacement et du newplacement, de l'assessment et du coaching, notamment pour éviter de prendre de mauvaises décisions lors du recrutement ou de la promotion, va donc continuer à augmenter.
La numérisation accélère la suppression d'emplois ou le passage à de nouveaux profils d'emploi
Selon les résultats de l'enquête menée auprès des membres de l'ACF, outre la capacité à aborder le marché du travail de manière professionnelle, les aspects psychologiques du travail prendront de plus en plus d'importance. Le changement brutal du monde du travail a accéléré des tendances telles que le travail flexible, le leadership accompagné de compétences émotionnelles élevées ainsi que la formation continue en compétences numériques.
Comme on le sait, les secteurs du voyage, de l'événementiel ou de la restauration sont actuellement particulièrement concernés. Or, selon les experts d'ACF, ce ne sont pas les secteurs qui peuvent soutenir spécialement leurs collaborateurs en cas de séparation. L'association d'outplacement s'attend donc à ce que la situation s'aggrave encore et qu'en 2021, lorsque la Confédération ne pourra plus soutenir de la même manière par des mesures telles que le chômage partiel, presque aucun secteur ne sera épargné.
Mais cela ne se fait pas toujours par nécessité, mais aussi en raison de l'accélération de la numérisation, qui entraînera également des changements et des suppressions d'emplois ou des changements vers de nouveaux profils de postes. Les secteurs et les entreprises qui n'ont pas encore beaucoup restructuré dans ce sens ou qui ont encore beaucoup à faire devraient donc être touchés, par exemple dans les banques, le commerce de détail et les services administratifs, mais aussi dans l'industrie chimique ou mécanique.
Des processus de candidature plus longs pour les managers en recherche d'emploi ?
Selon l'enquête menée auprès des membres de l'association professionnelle pour l'outplacement, les managers qui ont perdu leur emploi expriment les mêmes incertitudes et les mêmes craintes que par le passé, mais de manière un peu plus prononcée actuellement : le changement brutal du marché du travail suite à la crise de Corona entraîne des processus de candidature plus longs, moins d'offres d'emploi, plus de concurrents. Dans de nombreux cas, on attend d'abord, la réinsertion devient plus difficile, surtout pour les demandeurs d'emploi de plus de 50 ans. C'est pourquoi l'Outplacement-Verband enregistre actuellement une augmentation des consultations d'outplacement, notamment pour les cadres et les spécialistes. Jusqu'à présent, il n'y a certes pas de risque de ne pas trouver rapidement une solution durable. La durée de recherche s'allonge toutefois d'environ 1 à 2 mois par rapport aux valeurs moyennes des dernières années dans toutes les catégories d'âge.
Beaucoup de patience et une grande activité de réseau sont nécessaires
Quelle stratégie de candidature faut-il maintenant pour les spécialistes et les cadres dans la crise de Corona actuelle ? Pour les experts de l'association professionnelle suisse pour l'outplacement, une chose est claire : le marché du travail est solide, mais ralenti. C'est pourquoi il faut beaucoup de patience, et pour une recherche active, la compréhension de l'environnement social, la créativité, la force d'initiative et la flexibilité, et surtout une grande activité de réseau. Il faut utiliser de manière professionnelle et active tous les canaux du marché de l'emploi tels que les médias sociaux, les annonces, les réseaux personnels, les chasseurs de têtes, les agences de recrutement et les candidatures spontanées.
Un conseil professionnel en outplacement peut aider à accéder au marché du travail dit "caché", en plus de la candidature directe ou accompagnée, car chaque outplacer dispose également d'un grand réseau personnel d'employeurs potentiels. Mais selon les experts d'ACF, il est plus important que la personne concernée apprenne à activer son propre réseau et à obtenir ainsi des informations pertinentes. La plupart des personnes concernées sont trop timides et trop réservées à cet égard.
Le conseil en outplacement comme soutien aux ORP ?
Dans le cadre du programme d'impulsion 2020-2022 de la Confédération avec des mesures de promotion de la réinsertion, l'offre de conseil des offices régionaux de placement (ORP) pour les personnes âgées et les demandeurs d'emploi dont la réinsertion sur le marché du travail est difficile doit être développée et améliorée. Selon l'Association suisse pour l'outplacement ACF, l'aide et le soutien professionnels des entreprises d'outplacement pourraient également apporter une contribution précieuse à cet égard, en complément des projets des cantons et des ORP.
Les mesures dans le domaine du bilan de compétences pour les adultes et du conseil en intégration pour les demandeurs d'emploi plus âgés pourraient être mises en œuvre et soutenues de manière idéale par les compétences des entreprises de conseil spécialisées dans l'outplacement et le newplacement. Outre les contrôles d'aptitude au marché du travail, l'analyse de potentiel et le conseil en matière de carrière, un deuxième avis ou un conseil plus intensif en vue d'une future activité indépendante, couplé à une création d'entreprise, pourraient constituer des offres de soutien judicieuses et adaptées aux besoins individuels pour une réinsertion durable.
Source : ACF