Mauvaise disposition à payer : les grands font attendre les petits pour leur argent

Alors que le Conseil fédéral aide les PME en difficulté de manière non bureaucratique et solidaire, les grandes entreprises industrielles et commerciales reportent leurs paiements et font attendre plus longtemps les PME pour l'argent des marchandises et produits livrés.

Mauvaise disposition à payer des grandes entreprises : C'est justement maintenant que les PME ont besoin de leur argent à temps pour rester liquides. (Image : Pixabay.com)

Comme si la perte de chiffre d'affaires due au lockdown de Corona ne suffisait pas, voilà que la moins bonne disposition des grandes entreprises à payer met les PME en difficulté. L'un des premiers objectifs de l'aide d'urgence du Conseil fédéral était de garantir et de maintenir à nouveau les liquidités des PME. Rapidement et sans bureaucratie, le gouvernement national a ficelé un paquet de mesures de plusieurs milliards et l'a mis en vigueur le 25 mars. Depuis, des crédits de transition permettent de fournir aux PME en difficulté les liquidités dont elles ont un besoin urgent. La formule est la suivante : "Les banques paient, la Confédération se porte garante".

Ne pas aggraver les pénuries de liquidités

De nombreuses petites et moyennes entreprises se trouvent à court de liquidités en raison de la crise de Corona. Elles sont donc soulagées et reconnaissantes de cette aide et de cette solidarité. Le comportement de certaines grandes entreprises industrielles et commerciales suscite d'autant plus d'incompréhension. Ainsi, ces derniers jours, certaines PME ont été informées qu'elles devraient à l'avenir attendre plus longtemps, non plus 30 mais 60 jours, pour recevoir leur argent pour les marchandises et produits livrés. Les grandes entreprises avancent l'argument de la crise et parlent d'une pratique actuellement en vigueur dans l'industrie.

Maintenir la disposition à payer

Les associations économiques, notamment Swissmechanic, l'association patronale des PME de la branche MEM, déplorent ce procédé et espèrent vivement que ce comportement ne fera pas école. Car une fois que la pierre aura été posée, ce sont à nouveau les PME qui souffriront le plus de la dégradation de la morale de paiement et verront leurs liquidités à nouveau menacées. "Les petits fournisseurs sont malheureusement souvent interchangeables. Les moyens dont disposent les PME pour se défendre contre ce comportement sont donc limités", explique Roland Goethe, président de Swissmechanic, à notre demande. Il en appelle donc à la solidarité des grandes entreprises avec tous leurs fournisseurs. Les grandes entreprises et les PME doivent collaborer en cette période difficile. Prolonger simplement et arbitrairement les délais de paiement n'est donc pas une solution. "S'il y a vraiment des problèmes, il est généralement possible de trouver des solutions lors d'un entretien direct", recommande Roland Goethe.

Source : Swissmechanic

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