Confédération : un grand potentiel d'utilisation des énergies renouvelables
Aujourd'hui déjà, 88% de l'électricité et 40% de l'énergie thermique consommées par la Confédération et les entreprises proches de la Confédération proviennent de sources renouvelables. Un nouveau rapport montre qu'il existerait un potentiel encore bien plus important.
La Confédération assume son rôle de modèle dans le cadre du premier paquet de mesures de la Stratégie énergétique 2050. D'ici 2020, elle vise une augmentation de l'efficacité énergétique de 25% par rapport à l'année de référence 2006. Les acteurs susmentionnés se sont regroupés pour former le modèle énergétique fédéral et ont déjà dépassé cet objectif avec une augmentation de l'efficacité de 26,7% (voir le communiqué de presse du 29 juin 2016). Sans efforts supplémentaires, il n'est toutefois pas garanti que cette valeur puisse être maintenue ou même augmentée dans les années suivantes.
La Confédération veut également aller de l'avant dans l'utilisation et l'autoproduction d'énergies renouvelables. Le Conseil fédéral a donc invité mi-2014 les acteurs de l'initiative Exemple d'énergie pour la Confédération à réaliser des analyses de potentiel correspondantes. Elles doivent montrer dans quelle mesure et à quel coût les énergies renouvelables pourraient être produites sur leurs sites et bâtiments. Le rapport consolidé sur les différentes analyses de potentiel est désormais disponible.
Potentiels électriques
Aujourd'hui, les acteurs de l'exemple énergétique fédéral consomment 1'444 gigawattheures d'électricité par an (GWh/a). 88% (1'277 GWh/a) proviennent de sources renouvelables, dont 10% (139.4 GWh/a) d'autoproduction. Les analyses de potentiel montrent un potentiel réaliste de développement de l'autoproduction de 232,4 GWh/a. Le potentiel le plus important est celui de l'énergie solaire, suivi de l'énergie hydraulique et éolienne. Plus de 50% de ce potentiel est indiqué par le DDPS. Ce potentiel réaliste permettrait de faire passer la part de l'autoproduction d'électricité renouvelable dans la consommation totale d'électricité des acteurs de 10% actuellement à 26%. A noter : L'électricité utilisée pour l'exploitation des chemins de fer (courant de traction) ne fait pas partie de l'analyse du potentiel. Aujourd'hui déjà, plus de 90% du courant de traction provient d'énergies renouvelables.
Les coûts d'investissement pour exploiter l'ensemble du potentiel électrique réaliste sont estimés à environ 370 millions de francs, dont la majeure partie pour les installations photovoltaïques.
Potentiels thermiques
Aujourd'hui, les acteurs de l'exemple énergétique fédéral consomment 917,4 gigawattheures d'énergie thermique par an. 40% (370,3 GWh/a) proviennent de sources renouvelables, dont 70% (261,5 GWh/a) sont autoproduits. Les analyses de potentiel révèlent un potentiel technique global de 438,0 GWh/a pour la chaleur (et le froid) produite à partir de sources renouvelables dans le domaine des EPF. Le plus grand potentiel technique réside dans l'utilisation de l'énergie environnementale avec 35%, suivie par le bois avec 30%. Le potentiel économiquement réalisable n'a pu être que partiellement recensé. Il s'avère toutefois qu'à l'heure actuelle, seul moins d'un tiers du potentiel technique peut être exploité de manière rentable.
Si les chauffages existants doivent être remplacés au cours des 20 à 30 prochaines années et que 50% du potentiel technique doivent être exploités, cela entraînera des coûts d'investissement supplémentaires de 59 millions de francs. Pour l'utilisation des rejets thermiques, la production de chaleur à partir de la biomasse (CCF) et l'utilisation de l'énergie environnementale dans le domaine des EPF, les coûts d'investissement supplémentaires sont estimés à 215 à 230 millions de francs au minimum.
Obstacles
Pour tous les acteurs, le principal obstacle à la mise en œuvre des potentiels réside dans la mise à disposition des moyens d'investissement nécessaires. Cela vaut également pour les solutions rentables sur toute leur durée de vie, car l'investissement initial est généralement plus élevé que pour les solutions conventionnelles. Pour les grandes installations qui produisent également de l'énergie pour des clients externes, un obstacle réside dans le fait que des moyens financiers sont engagés en dehors de l'activité principale. Par ailleurs, il existe des sites qui se prêteraient très bien à la production d'électricité, mais dont les acteurs n'ont pas de besoins propres en électricité. Comme l'administration fédérale civile, le domaine des EPF et le DDPS n'ont pas de mandat de production et de vente d'énergie, les potentiels de tels sites ne peuvent pas être exploités pour le moment.
Suite de la procédure
Les acteurs de l'exemple en matière d'énergie doivent développer des plans d'action pour traiter les potentiels et les obstacles identifiés d'ici fin 2017. La rentabilité doit être prise en compte. Un rapport sur les progrès réalisés sera régulièrement établi dans le cadre du groupe de coordination fédéral Exemple d'énergie.
Source : OFEN