L'internationalisation ou comment les PME se dirigent vers le succès international

L'internationalisation des PME suisses se déroule différemment de celle des grandes entreprises. Une étude de la Haute école de Lucerne montre ce qui est déterminant pour le succès et quelles compétences de direction et de management sont nécessaires. Elle sera présentée lors de l'International Leadership Forum Lucerne du 26 juin.

Modèle lucernois d'internationalisation des PME. (Graphique : Haute école de Lucerne)

Le succès de la place économique suisse dépend en grande partie de la réussite des petites et moyennes entreprises (PME) des secteurs les plus divers. Comme la Suisse, en tant que marché national, est rapidement saturée, notamment pour les offres de niche hautement spécialisées, de nombreuses PME suisses cherchent très tôt à réussir à l'étranger. Jusqu'à présent, la recherche sur l'internationalisation des entreprises s'est concentrée sur les grandes entreprises et les multinationales. Il manquait jusqu'à présent une étude systématique sur les conditions particulières et les compétences nécessaires en matière de direction et de gestion dans les PME.

L'internationalisation chez les PME s'oriente vers les opportunités

Une étude de la Haute école de Lucerne, soutenue par Innosuisse, montre désormais que l'internationalisation des PME et des grands groupes diffère nettement. "Les petites et moyennes entreprises s'internationalisent en cycles rapides, s'orientent en fonction des opportunités ou des hasards qui se présentent et dépendent fortement de l'esprit d'entreprise et des compétences de direction et de gestion des cadres", explique le professeur Ingo Stolz, responsable du projet, en décrivant la situation initiale issue d'entretiens qualitatifs avec plus de 20 PME suisses. Cela contredit les descriptions et les modèles utilisés jusqu'à présent, qui décrivent traditionnellement l'internationalisation par étapes comme un processus linéaire et stratégique. Dans l'étude quantitative qui a suivi, les chercheurs ont relevé les caractéristiques des compétences d'internationalisation auprès de quelque 70 autres entreprises. Les questions suivantes étaient au centre de l'étude : quelles sont les voies qui mènent à une internationalisation réussie des PME ? Quelles compétences de direction et de gestion sont importantes pour emprunter ces voies ? Comment peut-on mesurer si les compétences nécessaires sont suffisamment présentes ? Et comment ces compétences peuvent-elles être développées, si nécessaire ?

Entre intuition et décision rationnelle

Les dirigeants de PME accompagnent généralement les projets d'internationalisation à travers trois phases : une phase de démarrage pour rechercher les scénarios et les opportunités possibles ; une phase de consolidation pour tester une idée de mise en œuvre concrète par le lancement de projets pilotes ; et une phase d'établissement pour la mise en œuvre conséquente et la mise à l'échelle d'un projet d'internationalisation. Au cours de ces trois phases, le dirigeant d'une PME est confronté, plus que dans toute autre situation commerciale, à deux tensions : il doit d'une part identifier le bon moment pour agir de manière intuitive ou pour prendre des décisions rationnelles. Et d'autre part, il doit utiliser efficacement les ressources existantes, sans pour autant manquer le moment d'investir courageusement dans la nouveauté.

L'internationalisation exige des compétences multiples

Les compétences de direction et de gestion pour l'internationalisation doivent être réparties en sept sous-domaines : Conscience des risques, stratégie, organisation capable d'apprendre, esprit d'entreprise, compétence interculturelle, partenariats internationaux et orientation vers le marché. Les dirigeants de PME qui s'internationalisent avec succès disposent de bonnes compétences en matière d'internationalisation dans les sept domaines partiels. Selon la phase d'internationalisation, les compétences au sein de ces sept sous-domaines sont plus ou moins développées.

Le modèle lucernois d'internationalisation des PME (voir graphique), issu du projet, résume ces conclusions. Sur cette base, l'équipe de recherche a développé un instrument de mesure permettant de déterminer les compétences de direction et de gestion des dirigeants de PME dans les domaines pertinents pour l'internationalisation. Cela permet non seulement de recenser les compétences existantes et les éventuelles lacunes, mais aussi d'engager les étapes de développement correspondantes.

Les résultats de l'étude sont disponibles dès maintenant sur hslu.ch/kmu-international sont librement disponibles au téléchargement. Ils seront enrichis lors de l'International Leadership Forum Luzern (ILFL) par les expériences concrètes des entreprises partenaires du projet de recherche. Dans le cadre d'un dialogue ouvert, les entrepreneurs de PME et les cadres dirigeants sont invités à discuter à l'ILFL de l'internationalisation des PME sur la base de ces derniers résultats de recherche, à échanger les meilleures pratiques et à découvrir des approches entrepreneuriales innovantes. Un échange intensif d'expériences, des ateliers pratiques et des keynotes inspirantes offriront à cet effet le cadre approprié dans un programme varié.

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