Des moyens supplémentaires pour la biodiversité

Le Conseil fédéral alloue 55 millions de francs supplémentaires pour les quatre prochaines années à la conservation de la diversité biologique en Suisse.

Les fonds doivent notamment être utilisés pour la biodiversité dans les forêts.
Les fonds doivent notamment être utilisés pour la biodiversité dans les forêts.

La diversité biologique et les services qu'elle fournit à l'économie et à la société sont sous pression. L'utilisation intensive des ressources naturelles par l'agriculture, la mobilité, l'extension de l'habitat et les activités de loisirs a fait reculer les surfaces des zones alluviales de 70%, des marais de 80% et des prairies et pâturages secs de 95% depuis 1900. Plus d'un tiers de toutes les espèces étudiées en Suisse sont menacées. La propagation croissante d'espèces exotiques envahissantes ainsi que le changement climatique continuent de mettre la biodiversité sous pression.

Mesures immédiates pour la biodiversité 

Le Conseil fédéral veut contrer cette évolution et a donc réaffecté 80 millions du budget de l'OFEV à la promotion de la biodiversité, en complément des efforts actuels de la Confédération et des cantons, et alloué 55 millions de francs supplémentaires. Ces moyens servent à entreprendre rapidement les mesures d'assainissement et de revalorisation les plus urgentes. Ils seront utilisés par tranches (2017 : 20 millions de francs ; 2018 : 35 millions de francs ; 2019 et 2020 : 40 millions de francs chacun). Les cantons participeront au financement des mesures urgentes dans des proportions similaires.

Ces mesures ont pour but d'améliorer la qualité des biotopes d'importance nationale et de promouvoir la biodiversité en forêt. Il s'agit par exemple de supprimer les anciens drains et fossés de drainage des marais, qui sont pourtant toujours efficaces, de prendre des mesures contre les espèces exotiques problématiques et de créer des réserves forestières ou des îlots de vieux bois et de bois mort pour soutenir les espèces forestières. Actuellement, il est urgent d'assainir 25% des sites de reproduction des amphibiens, 30% des zones alluviales, 80% des hauts-marais, 30% des bas-marais et 20% des prairies et pâturages secs. En matière de biodiversité forestière, l'accent est mis sur la promotion des réserves forestières, des îlots de vieux bois et de bois mort ainsi que des espèces et des habitats prioritaires au niveau national.

Stratégie de la Suisse concernant les espèces exotiques envahissantes

Les fonds alloués doivent également être utilisés pour mettre en œuvre les mesures de la stratégie relative aux espèces exotiques envahissantes. Le Conseil fédéral les a également approuvées aujourd'hui en réponse au postulat Vogler (Po. 13.3636), afin de lutter contre les dommages causés par ces espèces et d'en prévenir de futurs. Les espèces exotiques envahissantes peuvent avoir des effets négatifs sur la santé humaine et animale (par exemple en provoquant des allergies par le pollen ou en transmettant des maladies), modifier durablement des habitats particulièrement sensibles ou dignes de protection (par exemple en évinçant des espèces végétales indigènes menacées) ou endommager des infrastructures (par exemple en déstabilisant des digues pour la protection contre les crues). L'harmonisation et l'adaptation des bases légales relatives aux espèces exotiques font partie de la mise en œuvre de la stratégie. Le DETEC est maintenant chargé d'élaborer un projet dans ce sens.

Plan d'action pour la mise en œuvre de la Stratégie Biodiversité Suisse

Par ses décisions, le Conseil fédéral souligne son intention de mettre en œuvre la Stratégie Biodiversité Suisse (SBS) et d'atteindre les objectifs qui y sont formulés. Il a pris connaissance aujourd'hui du rapport sur les résultats de la préconsultation concernant le catalogue de mesures du plan d'action SBS. D'ici la fin de l'année, le DETEC élaborera un projet de consultation correspondant à l'attention du Conseil fédéral. La SBS constitue la base du maintien à long terme d'une biodiversité riche, capable de s'adapter aux changements (p. ex. au réchauffement climatique). En outre, les générations futures de la population suisse doivent également pouvoir profiter des prestations gratuites de la biodiversité (par exemple la mise à disposition de nourriture, d'eau propre, de sources d'énergie ou de ressources génétiques).

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