"Operation Libero" fête ses dix ans d'existence
De jeunes universitaires ont fondé l'Opération Libero dans le but de contrer les attaques contre la démocratie libérale. Considéré à ses débuts comme une "éphémère", le mouvement Internet fête mercredi ses dix ans d'existence.
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"Beaucoup pensaient que cela ne fonctionnerait pas, que ce n'était qu'un feu de paille et que cela disparaîtrait après le premier battage médiatique", a déclaré Silvan Gisler, membre du comité et membre fondateur, selon un communiqué de presse à Berne. Depuis, l'organisation de campagne financée par de petits dons s'est fait un nom dans les campagnes de votation et même lors des élections.
Le mouvement interpartis comptait 1175 membres en dernier lieu. Il compte plus de 30 000 donateurs depuis sa création en 2014, a indiqué un porte-parole d'"Operation Libero" à l'agence de presse Keystone-SDA.
Le mouvement est né après le oui à l'initiative de l'UDC sur l'immigration, lorsqu'une cinquantaine de personnes partageant les mêmes idées, dont beaucoup d'universitaires et de membres du think tank Foraus, se sont réunies. L'organisation se présente comme un soutien aux forces progressistes pour une Suisse ouverte et libérale.
Engagement pour le "mariage pour tous
Elle a combattu avec succès l'initiative de mise en œuvre de l'UDC et le démantèlement du service public par l'initiative "No Billag", qui a échoué. Elle a contribué à la percée du "mariage pour tous" et de la naturalisation facilitée.
Les Liberas et les Liberos sont plus que jamais convaincus de la nécessité de leur existence. "Si l'opération Libero n'existait pas encore, il faudrait l'inventer aujourd'hui", a déclaré le coprésident Stefan Manser-Egli. Cela fait longtemps que des forces aussi nombreuses et puissantes en Suisse et en Europe n'ont pas ébranlé la démocratie libérale.
"Nous voulons parfois être ennuyeux"
Le mouvement a cité comme exemples les initiatives de l'UDC sur le cloisonnement, l'initiative sur la réduction de moitié de la redevance audiovisuelle et les critiques récurrentes de la droite à l'encontre de la Convention européenne des droits de l'homme (CEDH).
L'Opération Libero veut actuellement faire contrepoids avec deux initiatives populaires : l'initiative européenne pour une Suisse forte en Europe et le développement des relations entre la Suisse et l'UE ainsi que l'initiative démocratique pour un droit de naturalisation plus souple.
"Nous voulons rester désagréables, marcher sur les pieds des forces politiques établies, et parfois même les agacer", a fait savoir le mouvement. "Partout où les acquis libéraux sont mis en péril et où l'on s'abreuve de populisme de droite". Samedi, on fera la fête au Ballenberg BE, "pour que la Suisse ne devienne pas un musée en plein air".
A l'occasion de cet anniversaire, le mouvement politique a présenté sur la Place fédérale un grand gâteau d'anniversaire et dix thèses sur la Suisse, dont "La neutralité est un mythe", "La Suisse à 11 millions se porte bien" et "La Suisse a encore ses meilleurs jours devant elle". "Nous verrons dans dix ans si nous avons eu raison", disait-on. (SDA/swi)