Une nouvelle étude montre que l'optimisme des PME s'effrite

Selon une étude du cabinet de conseil mondial Kearney et de ses partenaires Raiffeisen, swiss export et Angst + Pfister AG sur les PME suisses, la plupart d'entre elles sont optimistes pour l'avenir, mais les perspectives s'assombrissent. En raison des bouleversements conjoncturels, elles craignent une baisse de leur chiffre d'affaires et de leurs marges.

Malgré la résistance aux crises, l'optimisme des PME en Suisse diminue. (Image : Kearney)

L'étude sur les PME publiée par Kearney et ses partenaires Raiffeisen, swiss export et Angst + Pfister AG donne pour la sixième fois un aperçu de la situation actuelle, des défis et des opportunités pour les PME. 382 représentants de PME suisses ont été interrogés entre mai et début juillet 2023.

L'optimisme des PME a diminué

L'enquête s'est concentrée sur la capacité de résistance des PME dans l'environnement actuel difficile. Comme le dit Fabian Siegrist, partenaire de Kearney à Zurich, la majorité des PME peuvent être considérées comme résistantes ou très résistantes aux crises actuelles. Les prix des matières premières et de l'énergie, combinés à la pénurie de main-d'œuvre qualifiée, inquiètent toutefois fortement les entrepreneurs.

Après les perspectives très optimistes des PME dans l'étude de l'année dernière, cet optimisme s'estompe dans l'enquête de cette année. La réserve des PME se manifeste notamment dans leurs attentes financières. Seule la moitié des entreprises interrogées s'attendent encore à une hausse de leur chiffre d'affaires cette année, contre 63% (2022) et 69% (2021) les années précédentes.

Roger Reist, responsable Clientèle commerciale, Treasury & Markets et membre de la direction de Raiffeisen Suisse, qualifie actuellement le vent contraire qui souffle sur les PME de fort : "Le boom de la demande de biens provoqué par la pandémie est définitivement terminé et les consommateurs dépensent à nouveau davantage pour les services à la place. D'un autre côté, la demande industrielle est pénalisée par une inflation obstinément élevée et la hausse des taux d'intérêt. Néanmoins, l'étude confirme qu'une grande partie des PME suisses prouvent une fois de plus leur capacité de résistance".

De grandes différences dans la résistance

Compte tenu des nombreux défis complexes auxquels les PME sont confrontées dans leur activité quotidienne, l'étude s'est penchée sur la manière dont les PME réagissent aux situations de crise afin d'en atténuer les effets, de les éviter complètement ou même d'en tirer profit. Pour les PME, la satisfaction des clients et des collaborateurs est le critère décisif pour mesurer leur propre résistance, les chiffres financiers ne venant qu'ensuite. Seuls 19 % s'estiment bien préparés en matière de pénurie de main-d'œuvre qualifiée. Selon les résultats de l'étude, les PME interrogées ont pris de nombreuses mesures pour se renforcer contre les défis et les crises. Les adaptations de processus, qui incluent également la numérisation des processus, arrivent en tête. Viennent ensuite les investissements dans l'innovation et l'adaptation des stratégies en matière de clients et de prix. Claudia Moerker, directrice de l'association swiss export, constate que de nombreuses entreprises ont optimisé leurs chaînes d'approvisionnement en fonction des souhaits des consommateurs et ont réduit autant que possible les stocks afin d'économiser des coûts.

Les risques conjoncturels pèsent sur les perspectives

Pour les trois prochaines années, 62 % des entreprises s'attendent encore à une évolution bonne à très bonne de leur propre entreprise, alors qu'elles étaient encore 67 % en 2022 et même 76 % en 2021. Les crises et les défis successifs ont donc laissé des traces chez les PME. Comme l'année précédente, les PME interrogées identifient les prix élevés de l'énergie et des matières premières, l'accès à la main-d'œuvre qualifiée et au personnel ainsi que, une fois de plus, les relations bilatérales floues entre la Suisse et l'UE comme les plus grands risques conjoncturels pour les douze prochains mois. Depuis l'échec de l'accord-cadre avec l'UE, peu de choses ont changé dans les relations bilatérales entre la Suisse et l'UE. C'est pourquoi près de la moitié des entreprises interrogées continuent à demander aux politiques de trouver une solution à la question de l'UE. Il ressort clairement de l'étude que l'importance de cette demande augmente avec la taille de l'entreprise. Compte tenu de l'aggravation de la pénurie de main-d'œuvre qualifiée, l'exigence d'assurer le besoin de main-d'œuvre qualifiée et de garantir des conditions-cadres attrayantes ainsi qu'une nouvelle promotion du site augmente par rapport aux années précédentes.

L'étude "PME-Mittelstandstudie", menée depuis 2018, propose chaque année une évaluation de la situation des PME suisses.

Source : Kearney

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