Cinq conseils pour combler le fossé des compétences numériques
Les compétences en matière de données et de numérique deviennent de plus en plus un facteur clé pour le succès des entreprises. Or, c'est justement dans les domaines du cloud computing, de la science des données, du machine learning, du développement de logiciels et de la cybersécurité que le savoir-faire et les spécialistes font souvent défaut. Que peuvent faire les DSI et le département informatique, en collaboration avec les responsables RH, pour lutter contre le fossé des compétences numériques ?
De nombreuses entreprises, notamment dans le secteur de l'informatique et de la technologie, sont actuellement engagées dans ce que l'on appelle la guerre des talents. Voici cinq conseils pratiques pour lutter contre le fossé des compétences numériques :
Faites de la formation continue une priorité stratégique
En raison de l'évolution démographique, la pénurie de main-d'œuvre qualifiée continue de s'aggraver. La guerre des talents devient donc de plus en plus rude. Il est donc d'autant plus important d'exploiter le potentiel existant et de faire évoluer les collaborateurs. La formation et la formation continue devraient être fermement ancrées dans la stratégie de l'entreprise. Pour cela, les entreprises ont besoin d'objectifs clairs et d'un agenda. En règle générale, le département RH est responsable des programmes de formation continue et travaille en étroite collaboration avec les départements spécialisés, en l'occurrence le CIO. Chez NetApp, il existe par exemple la NetApp University, qui propose un mélange de cours obligatoires et facultatifs. En outre, les collaborateurs peuvent utiliser le programme d'apprentissage LinkedIn pour développer des compétences de manière autonome.
Créer un espace de développement
Chaque collaborateur devrait avoir la possibilité de découvrir son propre potentiel et de gérer lui-même sa carrière. Il est donc important de permettre un apprentissage autodéterminé et de proposer un large choix de formations et de cours. Le développement devrait s'intégrer dans le travail quotidien et être perçu comme quelque chose de naturel. Dans la pratique, cela échoue souvent en raison d'agendas trop chargés : Les collaborateurs n'ont tout simplement pas le temps de se concentrer sur l'apprentissage. Pour remédier à cela et créer plus d'espace libre, NetApp a introduit une journée sans réunion une fois par mois. Les DSI devraient en outre donner aux collaborateurs la possibilité d'échanger une fois leur rôle avec un collègue. Cela permet d'élargir l'horizon et de comprendre d'autres points de vue.
Proposez des programmes de formation sur le tas
Outre les mesures de formation continue, les entreprises ont besoin d'une stratégie pour attirer les jeunes talents bien formés. Des mesures efficaces sont par exemple des programmes pour jeunes diplômés et des modèles de "formation sur le tas" qui intègrent les jeunes talents à un stade précoce et leur facilitent l'accès à l'emploi. En réunissant les natifs du numérique et les collaborateurs plus âgés dans des équipes mixtes, les différentes générations peuvent apprendre les unes des autres. Les jeunes apprennent des choses sur le leadership et le fonctionnement de l'entreprise, les plus âgés profitent de l'agilité des jeunes recrues. Il est également important d'avoir des possibilités de réseautage afin d'échanger et de grandir avec d'autres experts. Pour cela, les collaborateurs devraient avoir l'occasion de participer à des événements tech, des conférences, des événements partenaires et des réunions avec les clients.
Encouragez la relève des cadres
La prochaine génération de leaders informatiques a besoin de compétences numériques et doit être agile, ouverte et orientée vers les solutions. Pour développer ces compétences, les entreprises doivent encourager les jeunes talents afin qu'ils puissent devenir des leaders au fil du temps. Pour ce faire, NetApp a lancé il y a trois ans la S3 Academy, un programme de développement mondial de deux ans pour les jeunes talents. Il comprend un équilibre entre les formations techniques d'une part et les formations pour le développement personnel (soft skills) d'autre part. En outre, les entreprises devraient créer un environnement attrayant dans lequel les collaborateurs peuvent travailler de manière flexible, agile et autonome.
Faciliter l'entrée et la montée en grade des femmes
Les femmes sont toujours sous-représentées dans les métiers de l'informatique. Il y a là un grand potentiel pour le marché du travail. En se positionnant comme un employeur attractif pour les femmes, les entreprises peuvent attirer de nouveaux talents. Les modèles flexibles de travail et de congé parental, les programmes de mentorat et les coachings individuels jouent par exemple un rôle important. Dans le cadre du recrutement et de la marque employeur, les entreprises devraient également se concentrer davantage sur les femmes et montrer qu'elles ont une culture de l'égalité. Des groupes de collaborateurs spéciaux tels que "Women in Technology" permettent en outre aux femmes de créer des réseaux solides et transversaux et de se soutenir mutuellement.
Conclusion : exploiter toutes les possibilités
La pénurie croissante de main-d'œuvre qualifiée d'une part et le besoin croissant de compétences en matière d'informatique et de données d'autre part ont pour conséquence que le fossé des compétences numériques ne cesse de se creuser. Pour rester compétitives, les entreprises devraient exploiter toutes les possibilités pour contrer cette évolution. Celles qui misent davantage sur la formation continue, encouragent la relève et vivent une culture de l'égalité et du développement peuvent acquérir et développer des compétences précieuses. Ainsi, la pénurie de main-d'œuvre qualifiée ne sera pas un obstacle à la numérisation.
Auteur :
Daniel Bachofner est Country Manager Switzerland chez NetApp.