IFAT 2018 : le secteur de l'environnement s'attaque aux microplastiques

Les microplastiques - depuis quelques années, la quantité, la diffusion et le potentiel de danger de ces particules de plastique de moins de 5 mm font l'objet de discussions croissantes. L'IFAT 2018 montrera qu'entre-temps, une large alliance d'instituts de recherche et d'entreprises se penche déjà intensivement sur la recherche de voies d'apport, de stratégies d'évitement, de méthodes de mesure possibles et de procédés de traitement des eaux usées.

Fabriquer des produits en plastique est une chose, prendre en compte l'ensemble du cycle du produit en est une autre. (Image : IFAT)

La gestion des microplastiques dans les eaux, les eaux usées et, dans certaines circonstances, dans l'eau potable, fait définitivement partie d'un salon phare mondial comme l'IFAT 2018 à Munich. Dès l'ouverture du salon le 14 mai, à partir de 11h10, des experts spécialisés discuteront sous le titre "Rethink - reduce - recycle plastic" de la manière dont les rivières et les océans peuvent être débarrassés du plastique à moyen et long terme. Les microparticules dans les eaux et les stations d'épuration feront également partie de la discussion.

35 millions d'euros pour la recherche

Le stand du ministère fédéral de l'Éducation et de la Recherche (BMBF) est un autre point de repère important du salon. Celui-ci a lancé l'automne dernier l'un des plus grands programmes de recherche au monde sur le "plastique dans l'environnement". D'ici 2021, 35 millions d'euros seront alloués à 18 projets collaboratifs impliquant une centaine de partenaires issus des milieux scientifiques, économiques, associatifs et communaux.

L'un des points forts du stand du BMBF est le projet collaboratif EmiStop. L'objectif de ce projet est d'optimiser les technologies de traitement des eaux industrielles déjà existantes - comme les procédés de sédimentation, de flottation et de filtration - afin de réduire la quantité de microplastiques dans les eaux usées. Dans l'idéal, les particules des eaux usées pourraient même être réintroduites dans la production. À l'IFAT, le ministère fédéral de la recherche présente une installation de flottation électrique du fabricant EnviroChemie, qui est le chef de file d'EmiStop.

Du pneu de voiture à l'environnement aquatique

Sur le stand de l'Université technique (TU) de Berlin, dans le domaine de la gestion des eaux urbaines, le projet RAU - Reifenabrieb in der Umwelt - est au centre de l'attention. Selon les scientifiques, la quantité et l'apport d'usure de pneus qui parviennent dans l'environnement aquatique via les eaux de ruissellement des routes n'ont pas été étudiés jusqu'à présent. Le projet de coopération doit maintenant apporter des éclaircissements. Lors de l'IFAT, l'Université technique de Berlin exposera un panier d'échantillonnage permettant d'analyser l'écoulement routier directement sur place.

Le panier a été développé en collaboration avec les entreprises GKD-Gebr. Kufferath et ORI Abwassertechnik. En outre, l'université informe sur l'état d'avancement du projet de recherche OEMP - Matériaux et procédés optimisés pour l'élimination des microplastiques du cycle de l'eau, qui est déjà en cours depuis avril 2016. Un produit déjà commercialisable, développé dans le cadre de ce projet, est le filtre d'évacuation de rue Innolet G du fabricant Funke Kunststoffe. Ce système permet d'équiper les bouches d'égout existantes d'un collecteur de boues humides qui élimine de manière fiable les débris de pneus.

Dernière possibilité de filtrage : Stations d'épuration

L'entreprise Invent Umwelt- und Verfahrenstechnik - partenaire industriel de l'OEMP - présente au parc des expositions de Munich le filtre en losange FILT, qui peut être utilisé en aval du bassin de décantation secondaire dans les stations d'épuration. Outre les flocons de boues activées, les flocons de précipitation de la réduction du phosphore et le charbon actif en poudre, le filtre retient également les microplastiques. L'entreprise ATB Water s'est également intéressée aux microplastiques.

L'entreprise spécialisée dans la construction de systèmes de petites stations d'épuration travaille actuellement, selon ses propres dires, de manière intensive sur une solution technique permettant de filtrer les microplastiques du flux d'eaux usées des petites stations d'épuration.

Une experte : les produits doivent devenir recyclables

"Les défis que nous devons relever pour réduire la présence de plastiques dans l'environnement sont multiples", souligne le Dr Bettina Rechenberg. La directrice du département "Produits et production durables, économie circulaire" de l'Agence fédérale allemande pour l'environnement poursuit : "Pour trouver une solution, il faut quantifier plus précisément les apports dans l'environnement, par exemple aussi via les composts et les résidus de fermentation, et les réduire en actualisant l'état de la technique".

Selon elle, le développement des produits et des matériaux doit également prendre davantage en compte les éventuels rejets dans l'environnement et la recyclabilité. Pour que le plastique ne se retrouve pas dans l'environnement, mais encore plus dans les produits en tant que matière recyclée, les installations de recyclage devraient mettre à disposition des qualités de matière recyclée suffisamment élevées. "Indépendamment des grands efforts de recherche actuels, les branches devraient se préparer dès aujourd'hui à ces tâches", souligne l'experte.

L'IFAT, qui accueillera en mai plus de 3100 exposants, montrera comment le secteur du recyclage et des eaux usées s'acquitte de ces tâches.

www.ifat.de

 

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