Le zéro net s'applique aussi à la protection des sols

Qu'il serve de base à la production agricole, de filtre à notre eau potable, de réservoir de CO₂ ou d'espace de détente, le sol a de multiples fonctions vitales. L'Office fédéral du développement territorial montre comment un développement territorial durable peut contribuer à préserver le sol à long terme.

Elle doit être friable et humide, la terre idéale qui sera à nouveau transformée en surface d'assolement. © Martin Bichsel

En Suisse, les sols subissent de nombreuses atteintes dues aux activités de construction, à l'érosion ou aux polluants. Pour remédier à cette situation, le Conseil fédéral a adopté en 2020 la Stratégie Sol Suisse et l'a concrétisée par un paquet de mesures. L'objectif principal est d'éviter toute perte nette de sol en Suisse d'ici 2050.

Dans le nouveau cahier "Forum du développement territorial" de l'Office fédéral du développement territorial ARE montre comment un développement territorial durable peut contribuer à préserver les sols à long terme . "Zéro net" s'applique donc aussi, après la protection du climat, à la protection des sols - et cette politique parallèle n'est pas fortuite, explique clairement Damian Jerjen, directeur de l'Association pour l'aménagement du territoire EspaceSuisse, dans son intervention : "L'aménagement du territoire a la responsabilité d'utiliser ses instruments pour la protection du climat et donc de protéger aussi les sols". En effet, ceux-ci doivent d'une part contribuer au maximum à la protection du climat. D'autre part, ils aident à s'adapter aux conséquences inévitables du changement climatique.

Par le passé, de nombreuses surfaces ont perdu en qualité en raison de l'action de l'homme. Mais les sols dégradés ne sont pas nécessairement exclus à jamais de l'exploitation agricole, comme le montre un texte du canton de Zurich. Les surfaces indicatives pour les sols anthropogènes, recensées systématiquement, énumèrent les endroits où la terre enlevée peut être valorisée et contribuer éventuellement à la création d'une nouvelle surface d'assolement. A l'inverse, la carte permet d'orienter les zonages et les projets de construction de manière à épargner autant que possible les sols restés naturels.

Dans une interview, Adèle Thorens Goumaz, conseillère aux Etats (VD) et experte en matière de biodiversité, appelle à développer une plus grande expertise sur la qualité des sols. La structure décisionnelle décentralisée est en outre un casse-tête qui pose des problèmes en matière d'aménagement du territoire et de gestion quantitative des sols. Thorens Goumaz propose de commencer par se mettre d'accord sur l'agriculture du futur. "Ce n'est qu'ensuite que nous devrions travailler sur l'aménagement du territoire, et non l'inverse".

Enfin, le reportage illustre comment, aujourd'hui, après la fin des travaux du tunnel de base du Ceneri, le chantier utilisé pendant 15 ans est renaturé. D'énormes masses de terre, qui avaient été soigneusement stockées temporairement, retrouvent leur parcelle d'origine, sont reconstituées en sol fertile et pourront à nouveau être utilisées pour la culture maraîchère dans quelques années seulement.

Source : Office fédéral du développement territorial

 

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